Depuis cinq ans, un phénomène inattendu défie les modèles géophysiques classiques, la rotation naturelle de la Terre s’accélère. Ce constat, documenté depuis 2020 par le Service international de la rotation terrestre (IERS), prend de court les scientifiques. Habituellement, la planète ralentit doucement sous l’effet des forces gravitationnelles de la Lune, allongeant insensiblement la durée des jours. Sauf que cette fois, le scénario s’inverse.
La Terre tourne plus vite : un record de vitesse prévu le 5 août

« La cause de cette accélération reste inexpliquée », admet Leonid Zotov, spécialiste de la rotation terrestre à l’Université d’État de Moscou, cité par Timeanddate.com. Plus percutant encore, Christian Bizouard, astronome à l'Observatoire de Paris, précise au Figaro : « Les modèles océaniques et atmosphériques ne suffisent plus à expliquer l’accélération observée depuis 2020 ».
Le 5 août 2025 : le jour le plus court jamais mesuré sur Terre
À cette date précise, la Terre effectuera une rotation complète avec 1,51 milliseconde d’avance sur les 86 400 secondes attendues. Bien sûr, aucun humain ne percevra cette différence, mais les instruments de haute précision, eux, n’en perdent pas une miette. Ce micro-glissement rend fous les métrologistes qui tentent d’ajuster le Temps universel coordonné (UTC).
Le phénomène n’est pas isolé. Les 9 et 22 juillet 2025, deux autres pics de vitesse sont également attendus. En cause, entre autres, la position de la Lune, exceptionnellement éloignée de l’équateur terrestre durant cette période estivale dans l’hémisphère nord. Le record absolu reste celui du 5 juillet 2024 : –1,66 milliseconde.
L'ultimatum de la seconde intercalaire
Depuis 1972, les scientifiques corrigent les décalages entre le temps atomique et le temps astronomique par des secondes intercalaires. Jusqu'ici, seules des secondes positives avaient été ajoutées, vingt-sept au total. Mais pour la première fois, une seconde négative est envisagée pour 2029. Un saut dans l’inconnu.
Les conséquences d’une telle opération sur les systèmes technologiques, notamment les GPS, réseaux mondiaux ou transactions à haute fréquence, sont encore largement imprévisibles. Le simple fait d’envisager ce type d’ajustement illustre l’intensité du bouleversement en cours. Les spécialistes du temps se donnent jusqu’à 2035 pour trancher. Mais ce calendrier n’est que théorique, la planète n’en a que faire de nos horloges.
Une accélération qui pose plus de questions que de réponses
Le cœur du mystère reste entier. Pourquoi la Terre tourne-t-elle plus vite ? Si les grandes éruptions volcaniques, les séismes majeurs ou la fonte accélérée des glaces peuvent modifier la distribution des masses, donc la rotation, aucun événement géologique connu ne semble suffisant pour justifier cette tendance.
Les phénomènes internes, encore non modélisés, pourraient bien en être la cause. Une hypothèse sérieuse ? Peut-être. Une hypothèse prouvée ? Certainement pas. Et c’est bien là le vertige, notre planète change, et nous ignorons encore pourquoi.