L’obésité est l’une des crises sanitaires majeures du XXIe siècle. Mais au-delà des implications pour la santé des individus, elle engendre un fardeau économique souvent sous-estimé. Les dépenses liées au traitement des maladies associées à l’obésité, ainsi que les coûts indirects comme la baisse de productivité et l’absentéisme au travail, pèsent lourdement sur les finances publiques. Mais qu’est-ce qui est réellement à l’origine de cette épidémie ? Si la sédentarité est souvent pointée du doigt, les recherches récentes montrent que l’alimentation joue un rôle bien plus prépondérant dans l’augmentation des taux d’obésité.
L’obésité : le coût invisible de nos mauvaises habitudes alimentaires

Un coût croissant pour les systèmes de santé
Selon une étude publiée dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), l’obésité est fortement liée à l’augmentation de l’apport calorique, en particulier à travers les aliments ultra-transformés. Ces produits alimentaires, bon marché et largement disponibles dans les sociétés développées, contribuent à une consommation excessive de calories. En conséquence, la prévention des maladies liées à l’obésité — telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers — représente une part importante des dépenses en santé.
En 2020, les États-Unis ont dépensé environ 173 milliards de dollars pour traiter les maladies liées à l’obésité, ce qui représente entre 9 % et 12 % des dépenses de santé totales du pays. Ces coûts incluent les traitements médicaux directs pour des affections telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou encore certains cancers, tous fortement associés à l’obésité. En parallèle, le coût de l’absentéisme professionnel lié à l’obésité s’élève à environ 8,65 milliards de dollars par an, impactant directement la productivité des entreprises américaines.
Alimentation excessive et surconsommation : le vrai coupable
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la sédentarité n’est pas la principale cause de l’obésité. Une étude menée par The Independent a révélé que les personnes vivant dans des pays développés, même s'elles sont perçues comme plus sédentaires, brûlent en réalité autant de calories que celles vivant dans des pays moins industrialisés, où l'activité physique est plus importante. Ce qui différencie les deux groupes, c’est avant tout leur alimentation.
Les recherches montrent que l’augmentation de l’obésité dans les pays développés est principalement due à un excès de calories ingérées, en particulier celles provenant des aliments ultra-transformés. Ces produits, riches en sucres, graisses saturées et additifs, sont non seulement peu nutritifs, mais aussi conçus pour inciter à la surconsommation. Les portions énormes proposées dans de nombreux restaurants et supermarchés accentuent encore ce phénomène.
Vers une réforme des politiques alimentaires
Pour lutter contre cette crise, il semble impératif que les politiques publiques se concentrent davantage sur l’alimentation. Les gouvernements devraient promouvoir des régimes plus équilibrés et réglementer plus strictement la production d’aliments ultra-transformés. Un changement radical dans nos habitudes alimentaires pourrait permettre de réduire les taux d’obésité et, par conséquent, de diminuer les coûts économiques associés.
Des initiatives comme la taxe sur les boissons sucrées, les campagnes de sensibilisation à une alimentation saine, et une meilleure éducation nutritionnelle sont déjà des mesures contribuent à inverser la tendance. D’un point de vue économique, il est évident qu’investir dans la prévention de l’obésité est bien moins coûteux que de traiter ses conséquences à long terme.