La France fait face à une pénurie de logements à louer sans précédent. Entre l’explosion de la demande, les contraintes pour les bailleurs et la crise du neuf, le marché locatif est sous pression.
Crise du logement : il est de plus en plus difficile de trouver une location
Location : le grand déséquilibre entre offre et demande
Dans de nombreuses villes françaises, trouver un logement à louer est devenu un véritable parcours du combattant. À Lyon, Paris ou Bordeaux, les agences immobilières retirent parfois leurs annonces en quelques heures face à une avalanche de candidatures. Ce phénomène s’accentue à l’approche de la rentrée universitaire, quand étudiants et jeunes actifs se disputent les rares petites surfaces disponibles.
La situation n’épargne plus les villes moyennes, précise Le Figaro. Le nombre croissant d’étudiants, l’allongement de l’espérance de vie et les séparations familiales contribuent à accroître la pression sur le parc locatif. Parallèlement, la construction de nouveaux logements est en net ralentissement. Selon le ministère de la Transition écologique, seulement 346.300 autorisations de construction ont été délivrées entre juin 2024 et mai 2025, alors qu’il en faudrait près de 500.000 pour répondre aux besoins.
Logement : des contraintes réglementaires qui freinent la mise en location
L’offre locative souffre également de réglementations de plus en plus strictes. Depuis janvier 2025, les logements les plus énergivores, notés G sur l’étiquette énergétique, sont interdits à la location. D’ici 2028, ce seront les biens classés F qui seront concernés. Beaucoup de propriétaires, souvent âgés ou disposant de faibles ressources, hésitent à engager des travaux coûteux pour rénover ces "passoires thermiques". Résultat : ces biens restent vacants ou sont mis en vente.
Le plafonnement des loyers, en vigueur dans plusieurs métropoles, et une fiscalité jugée pénalisante renforcent le désintérêt de certains bailleurs pour la location classique. Pour contourner ces contraintes, certains optent pour des baux atypiques, comme le bail civil, qui échappe à la réglementation mais fragilise les locataires avec des contrats précaires.
Quelles solutions pour relancer l’investissement locatif ?
Pour tenter d’enrayer cette spirale, le gouvernement envisage de nouvelles mesures incitatives. Parmi elles : un statut du bailleur privé offrant des avantages fiscaux, un abattement microfoncier relevé de 30 à 50% pour les locations nues, ou encore une exonération de plus-value au bout de 20 ans au lieu de 30. Ces propositions, présentées en juin, pourraient encourager les propriétaires à remettre leurs biens sur le marché locatif.
Mais leur mise en œuvre se heurte à un contexte budgétaire tendu. Avec un objectif d’économie de 43 milliards d’euros, l’État devra arbitrer entre relance de l’investissement locatif et maîtrise des dépenses publiques. En attendant, la pénurie de logements à louer continue d’alimenter les tensions sociales et économiques dans tout le pays.