Moins de fatigue, plus de sérénité, une productivité maintenue voire améliorer… Ce n’est plus un rêve ni une théorie. Une étude mondiale révèle que la semaine de 4 jours réussit là où toutes les politiques publiques et les incitations des entreprises ont échoué. Mais bien évidemment personne ne tiendra compte de la science.
Semaine de 4 jours : un plus pour la productivité et la santé (n’en déplaise au Medef)
Le 22 juillet 2025, la revue scientifique Nature Human Behaviour a publié une vaste étude internationale sur la semaine de 4 jours, révélant des effets bénéfiques mesurables sur la santé, le bien-être et la productivité. Un coup dur pour les patrons qui rêvent de voir faire sauter plusieurs verrous comme la semaine de 35 heures et même, pour certains, les congés payés. La science leur donne tort sur toute la ligne.
Une étude d’ampleur confirme que la semaine de 4 jours c’est bien mieux
L’étude intitulée “The health and well-being effects of a reduced workweek: Evidence from a natural experiment” s’appuie sur des données collectées auprès de 2 896 salariés issus de 141 entreprises réparties dans six pays (Australie, Canada, États-Unis, Irlande, Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande). Pendant six mois, ces entreprises ont testé la semaine de 4 jours, sans réduction de salaire, en comparaison avec 285 salariés de douze structures conservant la semaine de cinq jours.
Les chercheurs ont observé une réduction moyenne de cinq heures de travail par semaine, parfois plus de huit heures pour certains groupes. La méthode était claire : comparer l’évolution du stress, de la satisfaction au travail et des indicateurs de santé mentale et physique avant et après la mise en œuvre. « Nous avons observé une baisse nette du burnout et une amélioration globale du bien-être sans aucun sacrifice sur la performance », déclare la Dr Juliette Schaafsma, co-autrice de l’étude.
Santé et sérénité : des effets massifs et rapides
Les résultats sont sans appel. En six mois, les salariés soumis à la semaine de quatre jours ont connu :
- une réduction significative du burnout,
- une amélioration marquée de la santé mentale et de la forme physique,
- un meilleur équilibre vie personnelle-vie professionnelle,
- une diminution des arrêts maladie et des absences non planifiées.
Les salariés interrogés ont aussi fait état d’un sommeil de meilleure qualité, d’une activité physique accrue et d’un niveau de stress réduit, sans pour autant percevoir une pression sur la productivité. « Quand les gens sont stressés, épuisés, qu’ils dorment mal, la productivité s’effondre », rappelle Dr Libby Sander, professeure en comportement organisationnel à la Bond University citée par ABC News Australia.
Productivité maintenue, engagement renforcé : la semaine de 4 jours a tout pour plaire
Contrairement à certaines idées reçues, le passage à la semaine de 4 jours n’a pas nui à l’efficacité professionnelle. L’étude souligne que la plupart des participants ont maintenu leur niveau de performance, voire l’ont amélioré, notamment grâce à une meilleure concentration et une plus grande implication au travail.
D’après Franceinfo, « les salariés concernés ont déclaré une hausse de leur productivité perçue de 9,5 % ». Un résultat confirmé par les indicateurs internes des entreprises interrogées. « La semaine de 4 jours change notre rapport au temps et renforce l’autonomie sans fragiliser la performance », estime Dr Hanna Richter, chercheuse à l’université de Münster.
Les arguments du patronat comme du gouvernement tombent les uns après les autres : travailler plus ne permet pas d’être plus productif, au contraire. Tout ce que la destruction des acquis sociaux dans le monde du travail aura comme conséquence c’est une explosion de l’absentéisme et des maladies, qui battent déjà record sur record d’une année sur l’autre.
Vers une redéfinition des normes professionnelles ?
Cette étude s’inscrit dans un mouvement global de remise en question du modèle traditionnel basé sur la présence continue. À l’ère de l’automatisation, les experts interrogés plaident pour une redéfinition de la valeur ajoutée humaine dans l’économie. « Le paradigme du travailleur idéal — toujours présent, toujours disponible — est dépassé », tranche la Dr Rowena Ditzell, chercheuse à l’Université de technologie de Sydney. La réflexion gagne désormais le champ politique. En Australie, le gouvernement a annoncé qu’il intégrerait les résultats de l’étude dans sa table ronde sur la productivité, prévue en août 2025. En Europe, plusieurs syndicats ont appelé à étendre l’expérimentation sur des secteurs plus variés.
L’étude reconnaît ses limites : les entreprises ayant adopté la semaine de 4 jours étaient volontaires, souvent de taille moyenne, issues de secteurs compatibles avec des horaires flexibles. Il ne s’agissait pas de grandes structures industrielles ou de services hospitaliers.
Cependant, les chercheurs insistent sur la reproductibilité des bénéfices, à condition d’accompagner le changement : réorganisation des tâches, clarification des objectifs, utilisation ciblée des outils numériques. « Cette réforme n’est pas une utopie. C’est une optimisation rationnelle du travail humain », conclut le Prof. Toby Walsh, de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud.