Un géant du e-commerce pris au piège de ses engagements. Tandis que les taxes de Trump frappent de plein fouet les importations chinoises, Amazon modifie ses tarifs et provoque une onde de choc mais massive sur les biens de consommation courante. Qui paye ? Devinez.
Amazon renie sa promesse et répercute les taxes de Trump sur les consommateurs

Le 21 juillet 2025, en pleine flambée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, Amazon a discrètement augmenté les prix de centaines d’articles essentiels, en rupture complète avec son engagement public de stabilité. Alors que le géant du commerce en ligne avait promis de protéger les consommateurs, la réalité révèle une stratégie bien différente… malgré les milliards de dollars de bénéfice que le géant engrange tous les mois.
Amazon : la promesse de stabilité des prix sacrifiée sur l’autel de la rentabilité
Lors des premières annonces de mesures protectionnistes par l'administration Trump au printemps 2025, Amazon s’était engagé à ne pas répercuter les hausses tarifaires sur les consommateurs. L’entreprise avait affirmé vouloir "absorber les coûts pour préserver des prix justes sur les produits du quotidien". Pourtant, selon une enquête du Wall Street Journal, les hausses se sont multipliées ces dernières semaines sur une large gamme de produits à bas prix, notamment les articles d’hygiène, les fournitures scolaires, les accessoires électroniques et les vêtements. Les articles dont les consommateurs ont le plus besoin, en somme.
D’après une analyse relayée par PYMNTS.com le 21 juillet 2025, plus de 500 produits de première nécessité ont vu leur prix grimper de 7 à 21 % en quelques jours. Les hausses ont été particulièrement notables sur les articles en provenance directe de Chine, ciblés par la nouvelle surtaxe douanière de 10 % décidée par Donald Trump.
Qui paie l’augmentation des prix sur Amazon ? Les ménages modestes en première ligne
Contrairement à Walmart, qui a temporairement absorbé les coûts d’importation sur ses propres marques, Amazon a choisi une autre voie. La société a d’abord testé la hausse discrète sur sa plateforme Haul, spécialisée dans les produits ultra-bon marché. Ensuite, elle a transféré cette politique sur l'ensemble de son écosystème, selon le Wall Street Journal.
Le contraste est saisissant. Alors que Walmart multiplie les campagnes de promotions, Amazon alourdit la facture sans avertissement, concentrant les hausses sur les produits fréquemment achetés par les ménages aux revenus modestes. Une décision qui montre une réelle divergence profonde entre les discours publics d’Amazon et les pratiques réelles de tarification sur la plateforme.
En pratique, le consommateur final supporte intégralement le poids de la taxe douanière, ce qui équivaut à un impôt indirect, non voté mais bien réel. Pire : si jamais Amazon en profite pour augmenter un peu plus ses prix, l’entreprise va même réussir à faire du bénéfice supplémentaires en se cachant derrière les taxes douanières de Donald Trump et son administration.
Pourquoi Trump est directement responsable de la flambée des prix ?
À l’origine de cette chaîne de répercussions tarifaires : les nouvelles taxes à l’importation imposées par l’administration Trump sur les produits chinois. Ces mesures visent à "protéger l’industrie américaine", selon les termes de la Maison Blanche, mais leurs effets réels sont déjà perceptibles sur les étals des grands distributeurs. Et sans surprise, ce ne sont pas les entreprises qui absorbent ces coûts mais bien les clients qui voient les prix flamber.
Dans un article publié par Fortune le 15 mai 2025, des experts soulignent que les tarifs de 10 % ont provoqué une flambée quasi instantanée du prix des biens d’importation, en particulier ceux produits exclusivement en Chine, tels que certains câbles électroniques, vêtements ou jouets.
Le président Trump, lui, nie tout lien entre sa politique commerciale et les hausses de prix. Lors d’un entretien relayé par CNN le 29 avril 2025, il a déclaré : « Un droit de douane de 10 % ne changera pratiquement aucun prix. » De son côté, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a même qualifié la tentative d’Amazon d’indiquer ces coûts sur ses fiches produits comme étant : « Un acte hostile et politique. »
Quelques jours avant les augmentations, Amazon prévoyait en effet d’afficher distinctement les frais liés aux droits de douane sur certains produits vendus via sa filiale Haul. Cette initiative visait à informer clairement les clients. Mais elle a déclenché une réaction furieuse de la Maison Blanche.
Toujours selon CNN, Trump a personnellement appelé Jeff Bezos, déclarant que l’échange avait été : « Un bon appel. Il a résolu le problème rapidement. Un bon gars. » Ce revirement laisse planer une forte suspicion de pression politique exercée pour faire taire toute dénonciation publique des conséquences économiques des mesures tarifaires. Une manière de s’aligner sur la volonté du Président donc Jeff Bezos n’est pas forcément proche, mais pas lointain non plus. Le fondateur d’Amazon avait donné 1 million de dollars au fonds d’investiture de Trump et était même présent lors de la cérémonie.
Des hausses justifiées par la logique du profit
Au-delà des taxes, des analystes cités par TipRanks rappellent que ces augmentations ne sont pas uniquement dictées par la pression douanière. Amazon a profité du contexte pour ajuster plus largement ses prix, parfois bien au-delà des 10 % prévus par les droits d’importation. Certaines hausses atteignent jusqu’à 24 % sur les produits non essentiels.
La séquence actuelle illustre avec force le déséquilibre croissant entre les engagements des multinationales et leurs actions concrètes. Amazon, après avoir juré de protéger ses clients, leur transfère les hausses douanières, tout en poursuivant sa croissance. Trump, quant à lui, affirme que ses tarifs n’ont aucun effet, mais refuse toute transparence sur leur coût réel pour les citoyens.
Le résultat ? Une augmentation massive des prix, une promesse rompue et une opacité généralisée. Et surtout un chiffre d’affaires en hausse de 8,6 % sur un an au premier trimestre 2025.