Ils les utilisent pour déjeuner, faire leurs courses, parfois même pour leurs enfants. Mais une demande se généralise chez les salariés : pouvoir utiliser leurs titres-restaurant le dimanche.
Titres‑restaurant : pourquoi les salariés veulent les utiliser le dimanche

Le 25 juin 2025, Véronique Louwagie, ministre déléguée au Commerce, a annoncé que tous les salariés pourront utiliser leurs titres-restaurant le dimanche à partir du 1er janvier 2027. Cette décision marque un tournant dans la gestion de cet avantage, répondant à une aspiration croissante des salariés.
Les salariés veulent un titre alimentaire, souple, universel
Selon une étude réalisée par la plateforme Openeat, les salariés expriment massivement le besoin de flexibilité. Parmi les priorités : la possibilité d’utiliser leurs titres-restaurant le dimanche, mais aussi dans les grandes surfaces, et même pour l’achat de produits alimentaires au sens large.
L’étude révèle que les salariés ne souhaitent plus être contraints par les anciens usages. Ils réclament un titre alimentaire, capable de financer aussi bien le déjeuner au travail que les repas familiaux du week-end.
Le sondage indique également que 86 % des répondants se disent favorables à une liberté totale d’utilisation : le lieu, le moment et le type de commerce devraient relever de leur propre choix.
Titres-restaurant : les salariés préfèrent la carte au ticket
L’enquête réalisée par Openeat auprès de plus de 1 000 salariés révèle également que 72 % des sondés jugent le fonctionnement actuel des titres-restaurant trop restrictif, en particulier pour les repas pris en dehors des restaurants. De plus, 62 % déclarent préférer une carte unique utilisable partout, plutôt qu’un titre limité à certains commerces.
Autre chiffre notable : 83 % des répondants souhaitent une gestion intégralement numérique du dispositif, jugée plus simple, plus rapide et moins sujette à perte ou oubli. L’étude montre également un fort besoin de lisibilité et de transparence sur les plafonds, les heures d’utilisation et les enseignes partenaires.
Ces données confirment l’aspiration à une transformation structurelle du titre-restaurant, qui doit désormais répondre à une pluralité de pratiques alimentaires, souvent éloignées du schéma traditionnel du repas pris à l’extérieur.
Une réforme attendue : l’État entérine l’usage dominical
« Tous les salariés pourront les utiliser le dimanche », a déclaré Véronique Louwagie dans un entretien accordé au Parisien. Cette mesure s’appliquera à compter du 1er janvier 2027, dans le cadre d’une réforme plus large du dispositif.
Jusqu’à présent, seuls certains salariés — essentiellement ceux travaillant le dimanche — pouvaient utiliser leurs titres ce jour-là, à condition que cela figure sur leurs titres papier ou soit activé sur leur carte dématérialisée.
La ministre a précisé sur RMC le 26 juin 2025 : « Aujourd’hui, six Français sur dix emmènent leur repas sur leur lieu de travail. Il faut leur permettre de faire leurs courses, dans des commerces, pour préparer ce repas. Y compris le dimanche ».
La réforme prévoit également le maintien de l’utilisation des titres-restaurant dans les supermarchés au-delà de 2026, alors que cette autorisation devait initialement s’éteindre fin décembre.
Des tickets utilisables pour tous types d’alimentation
Le périmètre des dépenses reste encadré. Le titre-restaurant permet désormais l’achat de produits alimentaires dans les grandes surfaces : fruits, légumes, pâtes, plats cuisinés, produits frais. En revanche, les achats d’alcool ou de produits non alimentaires restent exclus.
Selon l’étude d’Openeat, cette polyvalence alimentaire est devenue essentielle pour les salariés, qui réclament un outil adapté à la réalité de leurs repas quotidiens, y compris préparés à domicile.
Véronique Louwagie a affirmé que cette évolution est dictée par « la réalité du travail et de la consommation aujourd’hui », précisant que « le ticket-restaurant doit rester directement relié au monde du travail ».
Dématérialisation complète, fin du papier, mais des tensions
L’autre mesure phare annoncée concerne la fin des titres papier. Dès 2027, seul le format dématérialisé (carte ou application) subsistera, simplifiant les contrôles et évitant les abus.
Cette décision suscite néanmoins des inquiétudes chez certains restaurateurs. Ces derniers redoutent une baisse de la fréquentation, les supermarchés captant une part croissante de la dépense des salariés.
Dans une tribune parue dans Le Figaro, un représentant du secteur HCR (hôtels, cafés, restaurants) estimait que la mesure pourrait « détourner jusqu’à un milliard d’euros de la restauration traditionnelle ».
L’annonce du 25 juin 2025 acte une mutation profonde du titre-restaurant, qui devient progressivement un instrument de pouvoir d’achat flexible, orienté vers l’alimentation plutôt que la seule restauration. Les salariés l’avaient exprimé massivement via l’étude Openeat : ils veulent choisir, sans contrainte. Et désormais, même le dimanche, ils le pourront.