Le géant de l’électrique trébuche à cause de son patron et fondateur Elon Musk. Entre recul brutal des livraisons, érosion des marges et dépendance inquiétante aux crédits carbone, Tesla signe un deuxième trimestre 2025 sous tension. Le début de la fin ?
Tesla : le déclin a commencé, la faute à Elon Musk

Le 23 juillet 2025, Tesla a publié des résultats financiers inférieurs aux attentes, confirmant une période critique pour le constructeur automobile. Le chiffre d’affaires global s’élève à 22,50 milliards de dollars, en recul par rapport aux 24,93 milliards du trimestre précédent, et surtout en dessous des prévisions moyennes des analystes qui tablaient sur 22,74 milliards. Le bénéfice par action, indicateur clé de performance, atteint 0,40 dollar, contre 0,43 attendu par les marchés.
Tesla : la crise est partout, les ventes s’effondrent, les résultats aussi
Dans un contexte de guerre des prix, les revenus issus de l’activité automobile (cœur historique de Tesla) s’effondrent de 16 % sur un an, pour atteindre 16,7 milliards de dollars. Le constructeur a livré 384 000 véhicules sur le trimestre, en recul de 14 % par rapport à 2024. Les berlines Model 3 et SUV Model Y, fer de lance des ventes mondiales, subissent un ralentissement notoire. Du côté du haut de gamme, le Cybertruck, vitrine technologique très attendue, affiche une contre-performance : -52 % en volume.
La moyenne des revenus par véhicule a également chuté, passant de 42 731 dollars à 42 231 dollars, selon les documents déposés par Tesla. Cette baisse s’explique en partie par les remises consenties face à la concurrence croissante des constructeurs chinois – en tête desquels BYD, qui menace sérieusement le leadership mondial du groupe californien.
Tesla accro à ses crédits carbone ? Le talon d’Achille du modèle
Depuis 2019, Tesla a engrangé 11 milliards de dollars grâce à la revente de crédits carbone réglementaires à des concurrents moins verts. Mais cette source de revenus commence à se tarir. Le deuxième trimestre 2025 confirme la tendance : ces crédits n’ont rapporté que 439 millions de dollars, soit 50 % de moins qu’un an auparavant.
Cette dépendance devient une faiblesse structurelle alors que plusieurs États américains, dans le sillage des réformes environnementales, suppriment les amendes pour les constructeurs ne respectant pas les normes d’émission. Elon Musk l’a reconnu à demi-mot en conférence téléphonique : « Il se pourrait que nous ayons quelques trimestres difficiles. Je ne dis pas que ce sera le cas, mais c’est possible. » Le patron transphobe au salut nazi semble commencer à récolter les fruits de ses frasques.
Retour de bâton : Musk a soutenu Trump, Trump a poignardé Musk dans le dos
Tesla fait également face à un vent contraire d’origine politique. La décision de l’administration Trump de restaurer des droits de douane sur les composants chinois, combinée à la suppression imminente du crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars pour les véhicules électriques (prévue en septembre), crée une incertitude dramatique sur la demande intérieure.
Vaibhav Taneja, directeur financier de Tesla, s’en est inquiété publiquement : « En raison de ce changement brutal, notre approvisionnement de véhicules aux États-Unis est limité ce trimestre. Nous pourrions ne pas être en mesure d’honorer les commandes passées après la mi-août. »
Face aux critiques, Elon Musk a dégainé ses promesses habituelles : robotaxis, Intelligence Artificielle embarquée, et Optimus, le robot humanoïde censé révolutionner le quotidien. Mais les investisseurs peinent à y voir autre chose qu’une diversion. Le PDG a évoqué une « trajectoire économiquement convaincante d’ici mi-2026 », sans fournir d’objectif chiffré ni de calendrier précis. L’action TSLA a d’ailleurs chuté de 2 % dans les échanges post-publication, signe que les marchés digèrent difficilement cette stratégie faite de promesses lointaines et de résultats immédiats dégradés. L’entreprise a perdu plus de 12 % en Bourse depuis le début de l’année.