Rage : un virus oublié qui inquiète à nouveau cet été

Depuis le 21 juillet 2025, la rage, maladie virale à issue potentiellement fatale, suscite une vive inquiétude dans plusieurs États américains. En cause, une série de morsures, la détection d’animaux infectés et une alerte sanitaire officielle dans le comté de Nassau (New York). Cette résurgence, particulièrement marquée en été, inquiète les autorités sanitaires qui alertent sur une recrudescence régionale après presque une décennie d’accalmie.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 29 juillet 2025 16h00
Rage : un virus oublié qui inquiète à nouveau cet été
Rage : un virus oublié qui inquiète à nouveau cet été - © Economie Matin

Alerte sanitaire à New York et au New Jersey : la rage aux portes des villes

À Westfield (New Jersey), deux habitants ont été mordus par un raton laveur suspecté d’être porteur du virus. Ces incidents ont conduit la municipalité à émettre une alerte publique de santé, recommandant vigilance et vaccination des animaux domestiques. Dans le même temps, le 21 juillet, le Département de la santé du comté de Nassau (État de New York) a déclaré une "menace imminente pour la santé publique".

Cette décision fait suite à la confirmation de 25 cas d’animaux enragés recensés en un an dans ce territoire urbain très densément peuplé. Selon la commissaire à la santé Dr Irina Gelman, cette résurgence est « une préoccupation sérieuse et évolutive pour la santé publique ». Elle ajoute : « Ce statut d’urgence nous permet d’agir pour éviter une propagation plus large et protéger les habitants du comté de Nassau ».

L’été, un facteur aggravant : morsures, sorties et faune urbaine

Pourquoi la rage revient-elle en été ? D’après le Dr Sharon Nachman, responsable du service des maladies infectieuses pédiatriques à l’hôpital pour enfants de Stony Brook, citée par Long Island News 12 « le nombre de morsures et les craintes liées à la rage augmentent toujours pendant la saison estivale ».

Les contacts entre humains et animaux sauvages s’intensifient durant cette période : balades, pique-niques, randonnées ou simples trajets quotidiens sont autant d’occasions d’expositions aux animaux infectés. Le comté de Queens affiche également une hausse des signalements, confirmant une dynamique régionale préoccupante.

Un virus sous surveillance constante mais toujours présent

La rage animale touche environ 4 000 cas par an aux États-Unis, selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Les principaux vecteurs sont les chauves-souris, ratons laveurs, moufettes et renards. La transmission à l’homme demeure rare, moins de 10 décès par an sont enregistrés grâce à une vaccination post-exposition très efficace.

Environ 100 000 personnes reçoivent une prophylaxie chaque année après une morsure suspecte. Toutefois, comme l’indique le CDC dans ses recommandations d’août 2025, la rage reste classée parmi les maladies infectieuses à conséquences graves, nécessitant un diagnostic précoce, une prise en charge rapide et des moyens de prévention continus.

Le rôle du changement climatique dans l’expansion du virus

L’émergence récente de cas dans des zones non endémiques, comme Denver (Colorado) où deux chauves-souris ont été testées positives cette semaine, attire l’attention des chercheurs. Une étude parue dans la revue Emerging Infectious Diseases en juillet 2025 établit un lien entre réchauffement climatique et expansion géographique des chauves-souris vampires, notamment vers le nord.

Cette migration élargit le territoire de circulation du virus, augmentant le risque de contamination des animaux domestiques, et indirectement celui des humains. Le défi sanitaire devient donc global, dépassant la simple gestion locale d’une zoonose.

Symptômes et prévention : ce qu’il faut savoir

La rage débute par des symptômes banals : fièvre, maux de tête, douleurs musculaires. Mais l’évolution est rapide : délire, hydrophobie, convulsions signalent un atteinte neurologique fatale sans traitement. La prévention repose sur des gestes simples :

  • Vacciner tous les animaux de compagnie régulièrement ;
  • Éviter les contacts avec la faune sauvage ;
  • Signaler immédiatement tout animal errant ou au comportement suspect ;
  • Laver immédiatement toute plaie avec eau et savon après une morsure ou une griffure ;
  • Consulter sans délai pour évaluation du risque et traitement prophylactique.

La ville de Westfield rappelle que « le meilleur moyen de protection est la vaccination antirabique et l’enregistrement officiel des animaux de compagnie ».

Une vigilance nécessaire pour l’été 2025

Alors que la saison estivale se poursuit, les professionnels de santé appellent à la vigilance sans panique. Aucun cas humain n’a été confirmé en juillet, mais la résurgence animale impose un retour aux gestes de prudence. Cette situation rappelle que la rage, bien que largement contrôlée, n’a jamais disparu.

Elle reste présente à bas bruit, et les conditions environnementales actuelles pourraient favoriser une réémergence localisée si les dispositifs de surveillance et de prévention ne sont pas renforcés.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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