Promesse de régulation, contrôles renforcés, sanctions express. Le ministère des Transports sort l’artillerie lourde pour encadrer les VTC. Objectif : rassurer les taxis, toujours mobilisés contre une concurrence qu’ils jugent déloyale. Mais sur le terrain, la pilule ne passe pas. Ce jeudi, la colère s’invite encore dans les rues de Paris, Marseille et Pau.
Taxis en colère : que valent vraiment les mesures contre les VTC ?
"Je ne pourrai pas subvenir à mes charges." Pour Angéline, artisan taxi, les nouvelles règles de l’Assurance maladie ne sont pas juste un ajustement tarifaire. C’est un coup de massue. Une baisse brutale des revenus, couplée à une pression toujours plus forte des VTC. Résultat : des centaines de taxis manifestent encore, malgré les annonces du gouvernement.
VTC : des contrôles pour calmer le jeu
Le cœur de la réponse gouvernementale, c’est ça : durcir le ton face aux dérives du secteur VTC. Le ministère des Transports promet des contrôles renforcés contre les pratiques illégales (maraudes, racolages) et contre les faux indépendants dissimulés derrière des gestionnaires de taxis. Une série de mesures qui s’appuie sur de nouvelles amendes forfaitaires délictuelles, jusqu’à 1 000 euros. Objectif : gagner en efficacité et en réactivité.
Autre axe : mieux filtrer l’accès au métier. Le ministère évoque une révision de la voie par équivalence, qui permet aujourd’hui à des conducteurs peu expérimentés d’entrer dans la profession. Et il promet une rencontre avec les plateformes comme Uber ou Bolt, pour moraliser un secteur devenu tentaculaire.
Taxis : avant, c’était déjà dur. Là, c’est l’asphyxie
Mais côté taxis, le malaise est plus profond. Depuis le début de semaine, l’intersyndicale proteste aussi contre la nouvelle grille tarifaire du transport sanitaire, proposée par l’Assurance maladie. Un changement qui, selon les chauffeurs, ferait fondre leur chiffre d’affaires. En 2023, ce marché pesait 6,3 milliards d’euros dans les dépenses de santé. Pour certains artisans, c’est plus de la moitié des revenus qui pourrait disparaître.
Les autorités encouragent le covoiturage médical et la géolocalisation, mais sur le terrain, les professionnels redoutent une ubérisation masquée du secteur. Et ils refusent de devenir de simples exécutants sous algorithme.
Pas de dialogue, pas de confiance
Le 21 mai 2025, les syndicats ont refusé une rencontre avec le ministre. Trop floue, trop précipitée. "La moindre des choses c’est de nous prévenir une petite heure avant", a réagi Emmanuelle Cordier (FNDT). Le gouvernement regrette, mais maintient le cap. Problème : la fracture est là. Et la défiance grandit.
"On ne refuse pas de discuter, mais il faut qu’on ait des réponses", martèle Bernard Crebassa, président des artisans taxis. Aujourd’hui, personne ne se sent entendu. Ni les artisans taxis qui peinent à boucler leurs fins de mois, ni les plateformes qu’on accuse de contourner les règles sans être inquiétées.