Ce nouveau modèle d’éolienne va supplanter celles que vous connaissez !

Une silhouette inédite s’apprête à surgir dans les plaines du Wyoming. Ni verticale, ni monumentale, cette nouvelle éolienne pourrait bien remettre en cause toutes les certitudes du secteur.

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By Adélaïde Motte Published on 15 juillet 2025 17h00
Nouveau Modele Eolienne Airloom Supplantera Turbines Classiques
Ce nouveau modèle d’éolienne va supplanter celles que vous connaissez ! - © Economie Matin

Le 14 juillet 2025 marque une étape inattendue dans le secteur de l’énergie. Une jeune société américaine lance un projet pilote qui pourrait révolutionner l’éolien terrestre. À l’heure où les turbines géantes peinent à convaincre sur le plan économique et environnemental, Airloom Energy propose une solution radicalement différente.

Un concept d’éolienne qui défie les standards industriels

Imaginez un système éolien sans tour imposante, sans pales massives, sans grue géante. C’est le pari lancé par Airloom Energy. Leur technologie repose sur un principe inattendu : des ailes verticales d’environ dix mètres, disposées le long d’un câble mobile, maintenues à faible hauteur par des mâts de 25 à 30 mètres. Le vent fait tourner ces ailes, le câble entraîne un générateur, et l’électricité est produite. Ce modèle, pensé pour délivrer une puissance de 2,5 mégawatts, se distingue par sa modularité, sa simplicité d’installation, et son ancrage au sol minimal.

Le fabricant affirme pouvoir installer une unité complète en moins de douze mois, contre cinq années en moyenne pour les éoliennes traditionnelles. Ce raccourci logistique change profondément la donne pour des territoires isolés, mal desservis ou inadaptés aux infrastructures lourdes.

Une réponse adaptée aux contraintes du terrain

Airloom cible des environnements spécifiques : zones à faible gisement de vent, sites sensibles aux atteintes paysagères, zones militaires ou industrielles proches d’aéroports. Leur éolienne compacte répond à ces restrictions en supprimant les tours hautes et en limitant l’empreinte au sol.

À cela s’ajoute une fabrication industrialisée, fondée sur des composants standards, conditionnés dans des conteneurs classiques. Résultat : un transport simplifié, une maintenance facilitée, et une empreinte carbone réduite dès la phase de construction. Selon les ingénieurs, cette approche pourrait générer trois fois plus d’électricité par kilomètre carré que les éoliennes classiques.

Les éoliennes sous pression

Cette proposition arrive dans un contexte de remise en question généralisée du modèle de l'éolienne conventionnel. En 1985, une turbine culminait en moyenne à 17 mètres. En 2020, elles atteignaient 174 mètres. D’ici 2030, certaines franchiront les 240 mètres. Cette verticalisation entraîne des coûts croissants en matériaux, des nuisances visuelles et des délais de rentabilité de plus en plus longs.

Le gigantisme devient un handicap : coûts de grutage, conflits d’acceptabilité, tensions sur les ressources. Autant d’éléments qui fragilisent le modèle économique du secteur. Le prototype d’Airloom Energy prend donc le contre-pied total de cette logique : rester bas, léger, souple et bon marché.

Un déploiement stratégique dans un État clé

Le site pilote, en cours de construction près de Rock River dans le Wyoming, est stratégique à plus d’un titre. D’abord parce qu’il est soutenu par plusieurs investisseurs d’envergure, dont Breakthrough Energy Ventures, le fonds créé par Bill Gates, et par des structures locales comme le Wyoming Energy Authority. Ensuite, parce que les États-Unis font face à un défi structurel majeur : selon la North American Electric Reliability Corporation, la moitié du territoire pourrait subir des pénuries d’électricité d’ici 2035.

Cette nouvelle architecture pourrait aussi offrir une solution d’alimentation pour les data centers, très gourmands en énergie, et en plein essor sur le continent nord-américain.

Objectif affiché : une énergie moins chère et plus dense

Airloom promet une baisse spectaculaire du coût actualisé de l’énergie. D’ici 2027, son objectif est fixé à 45 dollars par mégawattheure, soit un tarif inférieur de plus de 30 % à celui des éoliennes conventionnelles. À long terme, la société espère descendre sous les 10 dollars, un niveau inédit pour une source renouvelable.

Ce résultat reposerait sur trois leviers : la densité au sol, la réduction des besoins structurels, et la standardisation complète de la fabrication. Si ces promesses se confirment lors du test en conditions réelles, cette technologie pourrait remodeler en profondeur l’industrie éolienne.

Et la France dans tout ça ? Un contexte très différent

En France, le contexte énergétique n’est pas le même. L’éolien fait face à une opposition croissante, tant pour des raisons esthétiques que territoriales. Or, l’Hexagone dispose d’un atout que peu de pays peuvent revendiquer : un parc nucléaire mature, productif et faiblement émetteur.

Plutôt que de courir après des prototypes incertains, la priorité française pourrait être de consolider sa filière nucléaire. Ce choix stratégique permettrait de garantir une électricité stable, compétitive et décarbonée, sans dépendance aux aléas climatiques.

Ade Costume Droit

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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