Meta mise sur un béton écoresponsable optimisé par l’IA pour ses centres de données

Le géant californien Meta a annoncé, le 17 juillet, une avancée inédite dans le secteur de la construction numérique. Un béton conçu à l’aide de l’intelligence artificielle, plus écologique et spécifiquement calibré pour ses centres de données. Une prouesse technique qui s’inscrit dans une dynamique de réduction de l’empreinte carbone, sans compromettre la solidité ni les performances thermiques de ses infrastructures. Derrière ce béton nouvelle génération, une promesse, réconcilier l’intensité énergétique du numérique avec les impératifs climatiques.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 18 juillet 2025 18h00
Meta mise sur un béton écoresponsable optimisé par l’IA pour ses centres de données
Meta mise sur un béton écoresponsable optimisé par l’IA pour ses centres de données - © Economie Matin

Béton nouvelle génération, Meta veut cimenter sa transition écologique

Difficile de croire qu’un simple matériau de construction puisse faire vibrer les algorithmes. Et pourtant, chez Meta, c’est bien l’intelligence artificielle (IA) qui est à l’origine de ce béton optimisé. Le groupe a recours à une méthode d’optimisation bayésienne, Bayesian optimization, capable d’ajuster la formulation du mélange selon une multitude de paramètres : résistance mécanique, prise rapide, contraintes climatiques locales, tout y passe.

Selon l’article publié sur Clubic, ce béton incorpore des matériaux alternatifs, notamment les cendres volantes et les laitiers de haut fourneau, remplaçant partiellement le ciment traditionnel. On observe ainsi une réduction de 35 % des émissions de CO₂, validée en laboratoire comme sur le terrain. Une performance qui, comme le souligne The Register, permettrait de « prédire les résultats sans passer par des dizaines de semaines d’essais », un gain de temps considérable et une rupture dans la logistique des chantiers lourds.

Meta et le béton : l’open source comme nouvelle fondation

Le premier test grandeur nature de ce béton intelligent a eu lieu à Rosemount, dans le Minnesota. C’est là que le nouveau centre de données de Meta a été bâti avec cette formulation révolutionnaire. Plus qu’un simple projet pilote, l’initiative s’inscrit dans une logique de transformation structurelle, où la matière grise algorithmique s’attaque à la matière grise du bâtiment. Mais Meta ne s’est pas arrêté à la construction. Le modèle d’optimisation utilisé pour concevoir ce béton a été publié en open source.

Comme le précise Clubic : « Meta partage son modèle en open source, espérant inspirer d’autres à adopter des pratiques de construction durables. » Derrière cette décision, une volonté affichée, créer un standard industriel écoresponsable, bien au-delà de ses propres centres. Et pour ceux qui douteraient de la sincérité de la démarche, Meta s’est entouré d’acteurs crédibles, notamment la société Amrize et l’Université de l’Illinois. Le communiqué de presse relayé par Business Wire cite Julius Kusuma, chercheur chez Meta : « Le béton que nous avons développé avec Amrize est une preuve de concept de ce que l’IA peut accomplir pour rendre nos pratiques industrielles plus durables. »

Un vrai ciment pour demain ?

Il faut reconnaître que le béton est loin d’être un détail dans la balance écologique mondiale. La fabrication du ciment représente à elle seule près de 10 % des émissions mondiales de CO₂. Or les data centers, véritables monstres énergétiques, en consomment des quantités phénoménales. Une infrastructure comme celle de Rosemount réclame des centaines de milliers de mètres cubes de béton. L’ambition est donc de taille. Mais cette innovation doit s’inscrire dans un écosystème plus large.

D’autres acteurs, comme Google ou OpenAI, expérimentent aussi des pistes pour rendre leurs centres plus verts : refroidissement par immersion, serveurs éco-énergétiques, pilotage thermique intelligent. Meta ajoute ici une brique supplémentaire à l’édifice, non plus numérique mais bel et bien physique. L’entreprise l’assume, cette stratégie vise aussi à renforcer l’efficacité énergétique globale.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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