Meta propose des primes de 100 millions de dollars pour attirer les cerveaux d’OpenAI

Dans le podcast Uncapped, animé par son frère Jack Altman, ce 18 juin, le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a affirmé que l’entreprise de Mark Zuckerberg aurait tenté de recruter plusieurs de ses ingénieurs à coups de primes individuelles dépassant les 100 millions de dollars. Une offensive spectaculaire dans une guerre de l’IA qui ne fait que commencer.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 19 juin 2025 17h00
Meta propose des primes de 100 millions de dollars pour attirer les cerveaux d’OpenAI
Meta propose des primes de 100 millions de dollars pour attirer les cerveaux d’OpenAI - © Economie Matin

Meta s’offre une stratégie à 100 millions de dollars

Dans cette course à l’intelligence artificielle, Meta semble avoir choisi la voie la plus directe : acheter. Sam Altman affirme que « beaucoup » de ses collaborateurs ont été approchés par Meta avec des offres démesurées : une prime à la signature de 100 millions de dollars, et un package annuel équivalent, soit plus de 92 millions d’euros chacun. Le patron d’OpenAI a commenté avec ironie : « C’est dingue ». Ce n’est pas tout.

Sam Altman précise, dans des propos partagés par Le Figaro : « Je suis vraiment content que, jusqu'à présent, aucun de nos meilleurs éléments n'ait décidé d'accepter ». Il révèle que cette stratégie visait non seulement ses équipes, mais également celles de Scale AI, une société américaine spécialisée dans la labellisation de données, que Meta a massivement courtisée. Toujours selon Sam Altman : « Cette stratégie d’offrir un pont d’or et d’en faire la raison de rejoindre le groupe, plutôt que la mission ou le travail, ne va pas créer une super culture d’entreprise ».

Une offensive de Meta face à sa position de suiveur dans l’IA

Si Meta déploie une telle puissance financière, c’est qu’elle peine à rivaliser sur le terrain technologique. Malgré des investissements colossaux, elle est régulièrement perçue comme un acteur secondaire de l’IA générative. Llama 4, sa dernière itération de grand modèle de langage (Large Language Model, LLM), présentée en avril 2025, a été critiquée pour ses performances limitées, notamment dans l’écriture de code. Derrière cette politique d’acquisition par le chéquier, une stratégie plus large se dessine.

Meta prévoit la création d’un laboratoire de recherche dédié à la « superintelligence », une intelligence artificielle dépassant l’humain. Pour cela, elle a investi plus de 14 milliards de dollars dans Scale AI et recruté son fondateur, Alexandr Wang. Mais l’argent ne garantit pas l’innovation, comme le suggère Sam Altman, dans des propos rapportés par Le Figaro.

Meta ne parvient pas à dénicher ses propres talents

Face aux sirènes de l’argent, OpenAI semble miser sur une autre forme de capital, la loyauté et la mission. Jusqu’à présent, aucun des ingénieurs ciblés par Meta n’aurait accepté les propositions. Une preuve, selon Sam Altman, que le sens du travail et l’ambition d’un projet technologique cohérent pèsent davantage qu’un compte bancaire bien garni.

L’offre de Meta, au-delà de son montant, révèle une faiblesse, l’incapacité à retenir ou faire émerger ses propres talents. « Il y a beaucoup de choses que je respecte chez Meta, mais je ne pense pas qu’ils soient bons en matière d’innovation », insiste Sam Altman. Une attaque frontale, sans détour.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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