Les derniers chiffres de la croissance américaine suscitent des interrogations. Un ralentissement plus marqué que prévu vient d’être publié par le département du Commerce, à contre-courant des prévisions. Plusieurs facteurs économiques et commerciaux sont en cause.
États-Unis : recul inattendu du PIB américain au 1er trimestre

Le 26 juin 2025, le Bureau of Economic Analysis (BEA), principal organisme fédéral chargé des statistiques économiques aux États-Unis, a publié sa troisième estimation du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre. Résultat : une contraction de 0,5 % en rythme annualisé, là où les analystes anticipaient encore une baisse plus modérée de 0,2 %. Cette dégradation marque une rupture avec la dynamique enregistrée fin 2024 (+2,4 %). À l’heure où les tensions commerciales se cristallisent, ce ralentissement interroge.
Une conjoncture américaine qui se durcit
La première économie mondiale n’échappe plus aux turbulences. Selon le rapport publié le 26 juin 2025 sur le site du U.S. Bureau of Economic Analysis, « le PIB réel a diminué à un taux annuel de 0,5 % au premier trimestre 2025 ». Le document précise que ce recul « reflète principalement une augmentation des importations et une baisse des dépenses publiques ».
Dans un environnement marqué par le durcissement des politiques commerciales, les importations se sont envolées, notamment en prévision de l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane décidés par l’administration Trump. Ces achats massifs, souvent réalisés par anticipation, ont mécaniquement rogné la croissance en accentuant le déficit commercial. Or, dans le calcul du PIB, les importations jouent à la baisse.
Politique commerciale et impacts directs sur le PIB
L’annonce de nouveaux tarifs douaniers sur des biens chinois, mexicains et européens, prévue pour juillet, a déjà des effets tangibles. Selon Le Figaro, dans son article du 26 juin 2025, « les importations ont bondi de 5,8 %, tandis que les exportations sont restées quasiment stables ». Ce déséquilibre pèse lourd.
Le contexte géopolitique, dominé par une volonté de rapatriement industriel et de restriction commerciale, entraîne des distorsions de court terme. Comme le souligne BFMTV dans son analyse du même jour : « Donald Trump a annoncé le rétablissement de droits de douane sur de nombreux partenaires, notamment la Chine, ce qui crée des incertitudes fortes sur les chaînes d’approvisionnement. »
La consommation des ménages marque le pas
Autre élément clé du recul : la consommation intérieure. Loin de la vigueur attendue, les dépenses des ménages n’ont progressé que de 0,5 %, contre une prévision de 1,2 %. Or, la consommation représente environ 70 % de l’économie américaine.
Cette prudence des ménages est liée à plusieurs facteurs : inflation persistante (indice PCE à +3,7 %), taux d’intérêt élevés, incertitudes sur l’emploi. Comme le souligne Insolentiae, « cette combinaison d’inflation et de hausse des importations crée une situation de récession technique déguisée ». Le terme est fort mais traduit une inquiétude réelle.
Une vigilance de mise
Le ralentissement du PIB américain au premier trimestre 2025 est un signal d’alerte, d’autant plus fort qu’il contredit les prévisions initiales. Ce coup d’arrêt ne se limite pas à des facteurs conjoncturels : il s’inscrit dans une stratégie politique assumée, dont les effets économiques sont désormais mesurables.
Les données à venir permettront d’y voir plus clair. En attendant, cette baisse impose une vigilance accrue sur les décisions de politique économique aux États-Unis, avec des répercussions potentielles pour l’ensemble des partenaires commerciaux du pays.