Il ne mesure qu’un souffle, mais il fait trembler les géants. Le 1er juillet 2025, à travers une présentation télévisée diffusée par la chaîne d’État CCTV, la Chine a dévoilé un drone espion d’un genre inédit. Conçu par le laboratoire de l’Université nationale de technologie de la défense (NUDT) dans la province de Hunan, ce micro-robot pèse moins de 0,2 gramme, affiche une envergure d’environ 3 cm pour une longueur de 2 cm… et possède des ailes battantes ainsi que des pattes si fines qu’elles défient l’œil nu.
La Chine dévoile un microdrone espion inspiré du moustique
À en croire le concepteur du projet, Liang Hexiang, étudiant-chercheur à la NUDT, ce drone miniature est « particulièrement adapté à la reconnaissance d'informations et aux missions spéciales sur le champ de bataille », comme il l’a déclaré à la chaîne CCTV, tout en tenant le minuscule appareil entre deux doigts.
Le drone moustique : un espion bionique pensé pour fondre dans le paysage
Le dispositif est un concentré de biomimétisme. Il n’imite pas seulement les dimensions d’un moustique, il en reproduit aussi la morphologie. Ses ailes battent à haute fréquence, jusqu’à 500 fois par seconde selon certains médias spécialisés, et ses pattes sont si filiformes qu’elles en deviennent invisibles à distance. Deux versions du drone ont été présentées, l’une équipée de deux ailes allongées, l’autre de quatre ailes, capable de porter une charge légèrement supérieure.
Ce camouflage biologique n’est pas un simple tour de passe-passe d’ingénieur. Il vise une furtivité extrême, l’appareil peut évoluer de jour comme de nuit, en intérieur comme en extérieur, sans éveiller le moindre soupçon. « Il peut écouter, repérer, suivre, documenter sans se faire repérer », souligne le site Interesting Engineering dans un article publié le 22 juin 2025, décrivant une architecture interne intégrant « des systèmes d’alimentation, des commandes électroniques et des capteurs dans un format incroyablement compact. »
Opérations militaires, surveillance ciblée : un microdrone pour les missions impossibles
Ce nouveau drone miniature a été pensé pour intervenir là où les modèles classiques échouent. Trop petits pour être interceptés, trop ressemblants à un moustique pour éveiller les soupçons, ces engins s’insinuent dans les interstices de la vie humaine. Entièrement conçus pour l’espionnage et la reconnaissance, ils sont capables de s’approcher d’une fenêtre sans être détectés, de pénétrer dans des salles de réunion, voire d’enregistrer des conversations ou d’observer des documents sensibles.
L’autonomie reste leur talon d’Achille, quelques minutes de vol, tout au plus. Mais la démonstration technologique est limpide. Ce drone ne vise pas l’endurance, mais l’intrusion éclair et la collecte invisible. En matière d’espionnage, la Chine impose une révolution silencieuse.
Miniaturisation extrême : Pékin seul aux commandes ?
La Chine n’est pas la première à s’aventurer dans la course aux microdrones. Le Black Hornet, développé en Norvège et adopté par l’OTAN, offre une autonomie de 25 minutes pour un poids de 18 grammes. Mais ici, Pékin franchit un seuil technologique. Son prototype affiche un poids inférieur à 0,3 g, pour des dimensions plus petites qu’un ongle. Selon South China Morning Post, ce dispositif est pilotable via un simple smartphone, rendant son utilisation terriblement accessible.
Le contraste est saisissant, quand les Occidentaux parient sur la robustesse et la polyvalence, la Chine parie sur l’imperceptible, le mimétique, l’infiltration discrète. Et elle soigne la mise en scène. La présentation officielle de l’appareil en grande pompe à la télévision d'État relève autant de la démonstration militaire que de la déclaration diplomatique.