Des motifs imprimés sur la peau à coups d’UV, des vidéos virales à des millions de vues sur le réseau social Tiktok, des corps brûlés pour quelques secondes d’exposition : une tendance estivale se répand sur les réseaux sociaux. Mais derrière l’effet visuel recherché, les médecins alertent sur un danger sanitaire majeur.
Sun-tattoo, tan lines, burn lines : sur Tiktok, le bronzage devient un jeu dangereux
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Published on 29 juillet 2025 7h10
85%Plus de 85 % des cancers de la peau sont liés à une surexposition aux rayons UV
Le 28 juillet 2025, le ministre de la Santé Yannick Neuder a lancé une alerte publique sur une tendance émergente liée au bronzage. Diffusée massivement sur TikTok et Instagram, cette pratique consiste à exposer certaines zones de la peau au soleil pour y faire apparaître des formes précises. Ces motifs — sun tattoos, burn lines, ou tan lines — séduisent une partie de la jeunesse connectée, mais provoquent en réalité des brûlures cutanées intentionnelles.
Le ministre s’est exprimé sans ambiguïté : « Se brûler la peau volontairement pour une vidéo TikTok ou Instagram : voilà ce que je vois depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux avec les sun-tattoos, les burns-lines et les tan-lines. », relaye BFMTV. « Ce que certains appellent une tendance, c’est en réalité une agression. »
Tan lines : une mode virale à très haut risque pour la santé
Loin d’être une simple variante du bronzage classique, cette mode consiste à laisser volontairement la peau sans protection solaire sur des zones géométriques, souvent délimitées à l’aide de pochoirs ou de scotch, pour que les UV impriment une trace visible.
Ces traces de bronzage sont appelées burn lines lorsqu’elles franchissent le seuil de la brûlure. « Ces traces de bronzage sont une forme de brûlure. Elles laissent des cicatrices, parfois invisibles, mais qui endommagent l’ADN de la peau », souligne Le Parisien
Sur TikTok, ces vidéos se comptent par milliers. Les contenus affichent parfois des formes d’étoiles, de logos, voire des initiales, apposées directement sur la peau comme des tatouages éphémères. Mais l’exposition prolongée au soleil sans protection constitue une agression grave pour l’épiderme, rappellent les dermatologues.
Un danger réel : le mélanome gagne du terrain chez les jeunes
L’Institut National du Cancer (INCa) et Santé publique France ont rappelé les chiffres alarmants : Chaque année, entre 141 000 et 243 500 cancers cutanés sont diagnostiqués en France. Plus de 85 % sont liés à une surexposition aux rayons UV, naturels ou artificiels. Le plus redouté d’entre eux, le mélanome, tue 1 980 personnes par an. « Il n'existe pas de bronzage sain » rappelle l’INCa, via Franceinfo.
Les cas de mélanome explosent chez les jeunes adultes. Chez les 20-35 ans, la hausse atteint +37 % sur dix ans. L’exposition intermittente, intense et sans protection — comme c’est le cas avec les burn lines — constitue le facteur de risque principal.
Le gouvernement tire la sonnette d’alarme sur le bronzage tendance
Le ministre de la Santé exhorte à changer radicalement les comportements estivaux. Il dénonce des gestes de mise en danger déguisés en défi esthétique. « Votre peau, c’est votre vie, vous n’en avez qu’une, ne la sacrifiez pas pour 30 secondes de buzz. » « Il faut arrêter tout ça, c’est très dangereux. »
Outre le vieillissement prématuré de la peau, les lésions irréversibles causées par ces pratiques peuvent évoluer vers des carcinomes ou mélanomes. Et les coups de soleil à répétition pendant l’enfance en décuplent les risques à l’âge adulte. « Ces expositions sont nocives et irréversibles », rappelle le ministre cité par Orange Info.
Comment se protéger ? Les recommandations face aux tan lines
Face à la propagation des tan lines et autres dérives, le gouvernement rappelle les gestes essentiels de protection solaire :
- Éviter toute exposition entre 12h et 16h, lorsque les UV sont à leur maximum.
- Porter des vêtements couvrants, un chapeau et des lunettes à indice UV élevé.
- Appliquer une crème solaire d’indice élevé (SPF 50) sur l’ensemble du corps, même par temps couvert.
- Proscrire toute tentative de bronzage localisé, avec ou sans pochoirs.
- Consulter rapidement un médecin en cas d’apparition ou de modification d’un grain de beauté.
Le message est clair : la peau n’oublie jamais les UV, même pour un effet esthétique temporaire.
Une responsabilité collective face au bronzage viral
Alors que la tendance se répand et que les contenus viraux se multiplient, les professionnels de santé, les autorités publiques et les plateformes numériques sont appelés à agir conjointement. Car le bronzage n’est pas un jeu. Derrière les filtres et les likes, les dommages invisibles s’accumulent.