Le duel s’annonce électrique. Sur iPhone, un nouveau venu fait trembler Apple. Et si c’était lui, l’alternative tant attendue ? Celle qui pourrait tout changer. Même en France.
Paiement sans contact : pourra-t-on supprimer Apple Pay en France bientôt ?

Un double-clic. Un flash. Et ça paye. Mais cette fois, ce n’est pas Apple Pay.
Paiement sans contact : PayPal débarque sur iPhone !
En Allemagne, les propriétaires d’iPhone peuvent désormais régler leurs achats en sans contact… sans passer par Apple Pay. Oui, vous avez bien lu. C’est PayPal qui s’invite désormais à la fête, directement depuis l’application installée sur l’appareil. L’élément déclencheur ? Le Digital Markets Act (DMA), une législation européenne entrée en vigueur en 2023, qui impose aux géants du numérique, comme Apple, d’ouvrir certaines fonctions clés de leurs systèmes à la concurrence.
Jusqu’à présent, l’accès à la puce NFC de l’iPhone était verrouillé. Apple réservait jalousement ce canal à son propre système, Apple Pay. Mais sous la pression du DMA, la firme de Cupertino a dû s’incliner. Résultat : PayPal peut désormais proposer une solution concurrente… et l’expérience est redoutablement proche de celle d’Apple.
D’un double appui sur le bouton latéral, une carte Mastercard virtuelle reliée au compte PayPal s’affiche, Face ID vérifie l’identité, et le terminal accepte la transaction. Selon les essais de teltarif.de et iPhone-ticker, l’ergonomie est même meilleure, avec une interface plus claire et la possibilité d’annuler la transaction à tout moment.
29 millions. C’est le nombre d’utilisateurs de PayPal en Allemagne. Un pays déjà massivement adepte du sans contact, et où les solutions alternatives à Apple Pay étaient attendues de pied ferme. Ce n’est donc pas un hasard si c’est là que PayPal a lancé son offensive.
Mais derrière cette innovation, ce sont surtout les banques allemandes qui commencent à reprendre la main. Deux géants du secteur, Volksbanken et Raiffeisenbanken, ont annoncé qu’ils quitteront Apple Pay à partir du 5 septembre 2025. Elles proposeront leur propre système NFC, indépendant de l’application Apple Cartes. Une première brèche, lourde de conséquences.
Et ce n’est que le début. La girocard, une carte de débit ultra-populaire en Allemagne, sera la première à être compatible. Les cartes de crédit suivront. La Fédération des banques coopératives allemandes (BVR) salue « un changement stratégique majeur » : désormais, les banques « reprennent le contrôle de la relation client sur iPhone ».
Apple Pay fragilisé ? Et la France dans tout ça ?
C’est peut-être un détail pour vous, mais pour Apple, ça veut dire beaucoup. L’ouverture de la puce NFC est un choc stratégique. D’autant plus que PayPal ne se contente pas d’imiter : il innove. Paiement fractionné sur 3 à 24 mois, cashback activable dans l’appli, vue globale des achats en ligne et en magasin… L’alternative se veut même supérieure.
Mais attention : tout n’est pas encore parfait. Actuellement, cette fonction PayPal ne fonctionne que sur iPhone, pas sur Apple Watch. De plus, chaque iPhone ne peut avoir qu’une seule app liée au bouton de paiement rapide. Choisir PayPal, c’est désactiver l’accès rapide à Apple Wallet. Et donc aux billets de train, cartes de fidélité, ou boarding passes. Un choix à faire, donc.
Autre frein : les développeurs doivent encore passer un accord commercial avec Apple pour utiliser le NFC. En clair, même « l’ouverture » imposée par le DMA reste sous contrôle.
Si la révolution a commencé en Allemagne, elle ne s’y arrêtera pas. Apple a déjà confirmé qu’elle appliquerait l’ouverture du NFC à d’autres marchés : États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada, Brésil, Japon, Nouvelle-Zélande… et probablement la France.
Des indiscrétions du secteur bancaire laissent entendre que plusieurs banques françaises envisagent déjà de se retirer d’Apple Pay, pour éviter les commissions prélevées par Apple. Avec PayPal prêt à s’implanter, l’hypothèse d’un basculement rapide se renforce.
L’expérience allemande pourrait donc servir de test grandeur nature. Si elle séduit les utilisateurs, si elle réduit les coûts pour les banques, alors Apple risque de perdre ce qui faisait sa force : le contrôle absolu de l’iPhone comme terminal de paiement.