Ce mardi 6 mai 2025 fut une journée électorale inédite et de grande importance pour l’Allemagne. À l’issue d’un double vote inédit au Bundestag – le Parlement allemand – et particulièrement tendu, Friedrich Merz a été élu chancelier par les députés allemands, succédant ainsi à Olaf Scholz.
Allemagne : Friedrich Merz succède à Olaf Scholz comme chancelier

Le Bundestag a mis fin à plusieurs semaines d’incertitude politique en désignant Friedrich Merz comme nouveau chancelier fédéral. Cette élection, obtenue lors d’un second tour plus qu’incertain, marque une transition inattendue à la tête du gouvernement allemand. Dans un contexte de blocages institutionnels et de ralentissement économique, l’arrivée de Friedrich Merz ouvre une nouvelle séquence pour la première puissance européenne.
Merz élu au second tour
Friedrich Merz n’a pas été élu au premier tour, une première dans l’histoire politique allemande depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le chef de la CDU (Union chrétienne-démocrate) a échoué à atteindre la majorité absolue de 316 voix lors du premier scrutin organisé au Bundestag : il n’en a recueilli que 310, malgré le soutien affiché d’une coalition avec les sociaux-démocrates.
Malgré ce revers inattendu, qui a mis en lumière les tensions et la fragilité de la coalition portée par le candidat, Friedrich Merz a réussi à obtenir 325 suffrages sur les 630 députés du Bundestag lors d'un second vote, devenant ainsi le dixième chancelier de l’Allemagne depuis 1949.
De fortes attentes
Âgé de 69 ans, ancien avocat d’affaires et figure historique de la CDU, Friedrich Merz succède à Olaf Scholz dans une période d’incertitude pour l’Allemagne. L’économie nationale est à l’arrêt depuis plusieurs années : le pays est entré en récession pour la deuxième année consécutive, fragilisé par la crise énergétique, une compétitivité industrielle en déclin et un paysage politique de plus en plus fragmenté.
À noter par ailleurs que l’arrivée de Friedrich Merz à la chancellerie intervient alors que l’Allemagne cherche à redéfinir sa place au sein de l’Union européenne. La relation transatlantique étant fragilisée et les équilibres budgétaires remis en cause, les attentes à l’égard du nouveau chef du gouvernement sont, de fait, particulièrement élevées, tant au sein de la population allemande que parmi les membres de l’Union européenne.
Le nouveau chancelier a promis de relancer l’investissement public et de renforcer l’engagement de l’Allemagne dans les affaires européennes. Son profil conservateur et sa ligne économique libérale laissent entrevoir un possible virage dans l’orientation politique du pays. Toutefois, s’il dispose d’une légitimité institutionnelle, son soutien politique demeure particulièrement fragile, ce qui pourrait fortement limiter ses marges de manœuvre et l’amener, in fine, à privilégier les compromis politiques au détriment de son programme.