Airbnb : nouvelles règles d’annulation, plus de flexibilité ou moins de garanties ?

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By Jehanne Duplaa Last modified on 29 juillet 2025 10h21
Airbnb : nouvelles règles d’annulation, plus de flexibilité ou moins de garanties ?
Airbnb : nouvelles règles d’annulation, plus de flexibilité ou moins de garanties ? - © Economie Matin
10%Selon Airbnb, les hôtes ayant adopté la nouvelle politique “Firm” constatent une hausse moyenne de leurs revenus de 10 %

Le 1ᵉʳ octobre 2025 marque une date clé pour la plateforme Airbnb. Le géant de la location entre particuliers applique une refonte complète de ses politiques d’annulation, imposant une nouvelle grille de lecture aux voyageurs et aux hôtes. À quelques semaines de l’entrée en vigueur, les implications sont nombreuses, les règles plus strictes qu’elles n’y paraissent. Entre promesse de clarté et crainte de perte de contrôle, cette réforme interroge.

Un délai de rétractation généralisé, mais encadré

Airbnb instaure désormais une période de rétractation de 24 heures, applicable à toutes les réservations, sans exception. Cette mesure permet à un voyageur d’obtenir un remboursement intégral, à condition que la réservation ait été effectuée au moins 7 jours avant la date d’arrivée. Ce filet de sécurité s’applique immédiatement après la réservation, mais devient caduc passé le délai.

Selon la plateforme, cette décision répond à une attente forte : « Plus de 40 % des voyageurs déclarent que l’annulation gratuite est l’un des critères les plus importants lorsqu’ils réservent un séjour », selon le média Capital. Une manière d’apaiser les hésitations de dernière minute sans pour autant fragiliser la planification des hôtes.

Fin de la politique "stricte" : des règles plus homogènes

C’est l’un des tournants les plus radicaux : à partir du 1ᵉʳ octobre, la politique dite "stricte" ne pourra plus être choisie par les nouveaux hôtes. Cette option, qui permettait jusqu’ici d’annuler sans frais seulement jusqu’à 30 jours avant l’arrivée, disparaît pour toutes les nouvelles annonces. Pour les logements déjà enregistrés sous cette condition, elle ne sera plus modifiable après cette date.

Désormais, deux alternatives encadrent le système : la politique "modérée", désormais appelée "limitée", autorise une annulation sans frais jusqu’à 14 jours avant l’arrivée ; la politique "ferme", maintenue comme standard par défaut, exige toujours 30 jours de préavis pour un remboursement total.

Airbnb espère renforcer la confiance des utilisateurs et augmenter le volume des réservations

Hôtes : entre incertitudes et gains potentiels

Si les propriétaires perdent en liberté de fixation de leurs conditions d’annulation, certains y voient aussi une opportunité. En obligeant à une uniformisation des politiques, Airbnb espère renforcer la confiance des utilisateurs et augmenter le volume des réservations.

Une logique qui pourrait s’avérer lucrative. L’application de la nouvelle politique « permettrait aux propriétaires d’augmenter leurs revenus de 10 % en moyenne », affirme AirBnB, notamment grâce à une baisse des annulations tardives et à une meilleure prévisibilité des séjours confirmés.

Mais ce gain reste théorique : le modèle repose sur une anticipation constante des voyageurs, qui doivent désormais arbitrer plus tôt. Pour les hôtes, il devient plus difficile de limiter les imprévus ou de compenser une annulation de dernière minute, même partiellement remboursée.

Une réforme globale aux effets contrastés

La réforme Airbnb ne se contente pas de modifier des barèmes : elle reconfigure en profondeur la philosophie de la location courte durée. En standardisant les politiques d’annulation, la plateforme tente de concilier les exigences croissantes de transparence des utilisateurs avec les impératifs de stabilité des propriétaires.

Mais cette volonté d’équilibre soulève des tensions. Pour certains voyageurs, la fenêtre d’annulation reste trop courte. Pour d’autres, elle apporte enfin une forme de garantie. Pour les hôtes, la disparition progressive de la politique "stricte" peut s’interpréter comme un recul de leur autonomie.

Loin d’être anodine, cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large : rendre Airbnb plus attractif à l’approche de la haute saison de fin d’année, en misant sur la confiance, la lisibilité, et la conversion immédiate des prospects.

Vers un nouvel équilibre entre sécurité et rentabilité ?

La nouvelle politique d’annulation d’Airbnb, en vigueur dès le 1ᵉʳ octobre 2025, bouleverse les repères des voyageurs comme des hôtes. Derrière la flexibilité annoncée, une exigence de clarté contractuelle s’impose, au prix d’une standardisation accrue. Cette évolution, présentée comme bénéfique pour tous, met à l’épreuve la capacité des utilisateurs à s’adapter à des règles plus rigides, mais plus prévisibles.

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