Le groupe automobile français Renault annonce une baisse de ses prévisions annuelles, conséquence d’une conjoncture défavorable. À la Bourse, les investisseurs se montrent fébriles : l’action perd 17 %.
Bourse : Renault revoit ses prévisions annuelles, l’action perd 17 %

Renault annonce une baisse de ses prévisions annuelles
Le constructeur automobile français Renault a déclenché une onde de choc sur les marchés financiers en abaissant ses prévisions annuelles. L’action a perdu jusqu’à 17 % à l’ouverture ce mardi 16 juillet 2025 à la Bourse de Paris, à 34,12 euros. Une descente vertigineuse, d’autant plus inquiétante qu’elle s’inscrit dans une tendance déclinante : depuis janvier, l’action a déjà reculé de plus de 25 %. Conséquence directe de l’annonce de la veille : Renault revoit à la baisse ses objectifs pour l’année 2025, invoquant une « détérioration de la dynamique du marché automobile ».
De fait, le constructeur revoit sa copie. Les nouvelles prévisions dévoilées par Renault sont très inférieures aux attentes. L’entreprise vise désormais une marge opérationnelle de 6,5 %, contre un objectif initialement fixé à un seuil égal ou supérieur à 7 %, et un flux de trésorerie libre de seulement 1 à 1,5 milliard d’euros, bien en deçà des 2 milliards prévus jusqu’alors.
La réaction de la Bourse ne se limite pas au seul titre Renault : elle touche l’ensemble du secteur automobile. Stellantis, autre géant très exposé aux utilitaires, décroche de 3,2 %. Les équipementiers Forvia et Valeo sont également entraînés dans cette spirale, cédant respectivement 3,9 % et 2,8 %.
Des causes multiples
Comment expliquer cette volte-face de Renault ? Les raisons sont multiples : volumes inférieurs en juin 2025, contre-performance des véhicules utilitaires en Europe, recul du marché de détail, hausse des stocks, pressions commerciales accrues, sans oublier la concurrence féroce, notamment venue d’Asie. Un cocktail toxique pour un groupe qui, il y a encore quelques semaines, affichait une sérénité de façade.
Le calendrier n’aurait pas pu être plus malheureux. À peine Luca de Meo a-t-il officialisé son départ vers Kering qu’un séisme frappe Boulogne-Billancourt. Pour éviter le vide, Renault a immédiatement nommé Duncan Minto, directeur financier depuis mars, au poste de directeur général par intérim. Un Écossais de 50 ans, entré chez Renault en 1997, qui hérite d’une maison fragilisée mais doit rassurer les investisseurs. Selon lui, « ces résultats ont été pénalisés par une performance plus faible qu’anticipé en juin (...), mais il n’y a aucun lien entre ce profit warning et le départ de Luca de Meo ».
Renault assure vouloir relancer la dynamique au second semestre 2025. Sept nouveaux lancements et deux restylages sont annoncés, avec pour ambition de restaurer la croissance et de réduire les coûts. Le groupe a promis une présentation plus détaillée de sa stratégie et de son plan de réduction des dépenses le 30 août prochain, lors de la publication de ses résultats semestriels.