Criminalité, terrorisme, militarisation… Ce que de nombreux Français ressentent au quotidien vient d’être confirmé par un classement mondial sur la sécurité. Selon l’Institut pour l’économie et la paix, la France est l’un des pays les moins bien notés d’Europe en matière de paix. Les chiffres sont accablants.
Etes-vous en sécurité en France ? Ce classement pense que non

Le 26 juin 2025, l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) a publié son Global Peace Index, une étude internationale analysant le niveau de sécurité de 163 pays. Loin d’être une surprise pour certains, les résultats placent la France à la 74e place mondiale, bien loin derrière ses voisins européens. Ce déclassement confirme une tendance que beaucoup perçoivent déjà : l’insécurité en France n’est plus une impression. Elle est désormais chiffrée, mesurée, et surtout, comparée à l’échelle internationale.
Un classement mondial qui dresse un portrait sévère
Le Global Peace Index 2025 repose sur 23 indicateurs regroupés en trois catégories : sécurité intérieure, conflits et niveau de militarisation. Ces critères, appliqués à 163 pays, permettent d’établir un classement mondial de la paix et de la sécurité. En 2025, la France obtient une note globale de 1,97 sur 5, la classant 74e à l’échelle mondiale, loin derrière l’Irlande (3e) ou l’Allemagne (15e).
Mais le plus préoccupant réside dans trois notes spécifiques où la France écope de la pire évaluation possible : 5 sur 5 :
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Détention d’armes nucléaires ;
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Exportation d’armements ;
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Implication dans des conflits extérieurs.
Ces éléments, considérés comme facteurs d’insécurité mondiale par les auteurs du rapport, pèsent lourdement dans la dégradation de la position française.
La sécurité intérieure, véritable talon d’Achille
Au-delà de la puissance militaire, ce sont les questions de sécurité intérieure qui justifient en grande partie ce classement défavorable. La France reste marquée par les attentats de 2015, dont les séquelles continuent d’alimenter une perception négative à l’étranger. Depuis, plusieurs attaques ont encore visé le territoire, confirmant une menace persistante.
Les chiffres récents viennent appuyer ce constat. En 2024, 980 homicides ont été recensés, contre 816 en 2020, soit une hausse de 20 %. Les tentatives d’homicide suivent la même courbe ascendante. Cette tendance à la hausse tranche radicalement avec la plupart des autres pays européens, où les taux d’homicide sont en recul. La France apparaît ainsi comme l’exception inquiétante d’un continent plutôt stable.
Une criminalité en hausse
La dynamique actuelle des homicides illustre cette dégradation. Entre 2020 et 2024, leur nombre est passé de 816 à 980, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Cette hausse de 20 % s’inscrit à contre-courant des évolutions observées dans la plupart des pays d’Europe occidentale, où les homicides sont globalement en baisse. En parallèle, les tentatives d’homicide progressent également, signalant une recrudescence de la violence armée, en particulier dans les zones urbaines sous tension.
Les armes de guerre, désormais plus fréquemment saisies lors d’opérations policières, révèlent un niveau de circulation préoccupant, souvent en lien avec les trafics organisés. Ce constat renforce le sentiment d’insécurité exprimé par les citoyens, et justifie la place défavorable qu’occupe la France dans le Global Peace Index.
Une militarisation perçue comme facteur de tension
Paradoxalement, ce classement sanctionne la force militaire française. La possession de l’arme nucléaire, considérée comme une garantie stratégique par les autorités, est ici vue comme un facteur d’instabilité. De même, les exportations d’armes, pourtant encadrées légalement, sont interprétées comme contribuant à la diffusion globale de la violence.
Enfin, la participation de la France à des opérations militaires extérieures, souvent sous mandat international (ONU, OTAN, UE), alourdit encore sa note. Le rapport ne distingue pas les interventions de paix des opérations de combat, et pénalise toute implication armée, quel que soit son cadre.
Une insécurité ressentie… et désormais mesurée
Nombreux sont les citoyens qui affirment se sentir moins en sécurité qu’il y a dix ou vingt ans. Ce sentiment est aujourd’hui étayé par des données chiffrées. Le Global Peace Index 2025 ne fait que confirmer que la France traverse une phase critique sur le plan sécuritaire. Ce déclassement n’est pas anodin. Il alimente les débats sur la politique de sécurité intérieure, la gestion des flux d’armement, et le rôle international de la France dans les années à venir.
Les résultats du Global Peace Index confirment que la sécurité est aujourd’hui l’un des grands défis de la France. Entre menaces intérieures, hausse des homicides, perception extérieure dégradée et doctrine militaire critiquée, le pays apparaît comme une puissance fragilisée. Pour les citoyens, cette situation n’est plus une crainte abstraite : c’est une réalité mesurée, reconnue, et urgente à adresser.