Le télétravail, hérité de la période Covid, est pour beaucoup de salariés une nouvelle façon de travailler. Dans le secteur bancaire, la Société Générale souhaite réduire cette opportunité. Conséquence : une grève ce vendredi 27 juin 2025 au sein de la banque.
Société Générale : les salariés en grève pour le maintien du télétravail
La Société Générale veut revenir sur le télétravail
Le vendredi 27 juin 2025, les salariés de la Société Générale débrayent à l’appel de trois syndicats majeurs. Au cœur du conflit : la volonté de la direction de ramener le télétravail à un seul jour par semaine. Un recul jugé abrupt, voire provocateur, qui ravive de vives tensions dans un groupe déjà secoué par des restructurations et des suppressions d’emplois.
La décision a été communiquée par un mail interne signé Slawomir Krupa, directeur général de la Société Générale. Selon ce message, l'entreprise souhaite « harmoniser les pratiques » au niveau international et « améliorer la performance des salariés » en limitant à un seul jour hebdomadaire le recours au travail à distance. Une justification jugée fallacieuse par les représentants syndicaux, qui dénoncent une manœuvre autoritaire, sans dialogue préalable.
L’intersyndicale formée par la CFDT, la CFTC et la CGT a immédiatement répliqué en appelant à la grève pour ce 27 juin, dénonçant un passage en force. La CGT Société Générale parle même d’une mesure « brutale » et d’un « mépris complet pour les efforts fournis par les salariés pendant et après la crise sanitaire ». La CFDT évoque une « rupture de confiance », tandis que la CFTC soupçonne une stratégie déguisée visant à pousser certains collaborateurs, notamment les plus jeunes, à la démission.
Un climat social délétère dans un groupe en pleine restructuration
Cette grève s’inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes au sein de la banque. Depuis plusieurs mois, la Société Générale mène un vaste plan de restructuration, ponctué de suppressions de postes, de réorganisations internes et de fermetures de sites. En mars dernier, un mouvement avait déjà été lancé sur la question des rémunérations. De son côté, Force Ouvrière accuse la direction de mener une stratégie d’épuisement en multipliant les décisions unilatérales sans consultation.
Les syndicats ont également prévu une action symbolique pour le mercredi 3 juillet, baptisée « Tous sur site ». Objectif : démontrer par l’absurde que les locaux ne peuvent accueillir l’ensemble des effectifs en même temps, faute d’infrastructures adaptées. Un message direct envoyé à une direction jugée sourde aux réalités des agences.
Le bras de fer engagé par la Société Générale avec ses salariés s’inscrit dans une tendance plus large observée dans plusieurs grandes entreprises françaises. Free, par exemple, a récemment restreint les jours consécutifs de télétravail et interdit la pratique le vendredi, sauf exception. Ubisoft, de son côté, a durci ses règles internes sur le distanciel. Cette vague de retour au présentiel heurte de plein fouet les souhaits des salariés.