Les autorités américaines et l’administration Trump ont décidé de suspendre temporairement le traitement des nouvelles demandes de visas étudiants. À l’origine de cette mesure, la volonté de renforcer l’analyse des profils sur les réseaux sociaux. Plusieurs éléments indiquent qu’il s’agit d’une initiative inscrite dans une politique migratoire et universitaire plus large.
Trump suspend les visas étudiants et veut inspecter les réseaux-sociaux des candidats

Le 27 mai 2025, l’administration de Donald Trump a annoncé la suspension immédiate de la programmation de tous les nouveaux entretiens pour les visas étudiants. Cette mesure, relayée notamment par Politico, Bloomberg et Reuters, s’inscrit dans une politique migratoire plus large et vise à intensifier le contrôle des profils via les réseaux sociaux. Le Département d’État américain doit encore publier les directives officielles encadrant cette procédure. Entre rationalisation sécuritaire et filtrage idéologique, les implications de cette décision suscitent de nombreuses interrogations.
Trump veut purger les campus : visas étudiants et réseaux sociaux dans le viseur
L’administration Trump a suspendu l’octroi de nouveaux créneaux d’entretiens pour les visas F, M et J (étudiants et échanges), dans l’attente de directives concernant l’analyse approfondie des réseaux sociaux des candidats. Tammy Bruce, porte-parole du Département d’État, a déclaré que « les demandeurs doivent s’attendre à être passés au crible », précisant que le but est de s’assurer qu’ils « respectent les lois américaines ».
Selon un document interne cité par Politico, cette suspension concerne l’ensemble des représentations consulaires. Les rendez-vous déjà programmés sont maintenus, mais aucune nouvelle date ne sera proposée tant que les modalités de contrôle ne seront pas finalisées. Les données issues des comptes personnels en ligne pourraient ainsi devenir des éléments déterminants dans la décision d’accorder ou non un visa.
Trump et le combat contre le wokisme universitaire : Harvard en ligne de mire
La mesure s’inscrit dans une stratégie politique de plus grande ampleur. Depuis plusieurs mois, l’administration cible certaines universités, accusées de tolérer des comportements ou discours jugés contraires aux valeurs nationales. Harvard est notamment citée comme exemple d’établissement perçu comme réticent à coopérer avec les autorités fédérales sur les questions d’antisémitisme.
Donald Trump a pris des décisions fortes contre l’université, incluant des restrictions de financement et des tentatives d’interdire temporairement l’accueil d’étudiants étrangers. Le contexte est marqué par une série de manifestations propalestiniennes sur plusieurs campus, ayant conduit à l’expulsion de certains étudiants étrangers.
Étudiants étrangers : boucs émissaires d’une politique identitaire
Plusieurs sources ont confirmé l’annulation de visas et l’expulsion de jeunes universitaires pour participation à des mobilisations étudiantes. Le gouvernement justifie ces actions par la nécessité de prévenir l’infiltration d’éléments jugés extrémistes sur le territoire.
Cette orientation reflète une volonté de contrôle accru des flux migratoires, avec une attention particulière portée aux profils jugés politiquement sensibles. Des pays comme la Chine ont réagi, rappelant l’importance du droit à l’éducation pour leurs ressortissants. De leur côté, des pays comme Hong Kong ou le Japon se sont dits prêts à accueillir les étudiants impactés par ces restrictions.
Un coup porté à l’économie académique et aux équilibres universitaires
Selon la National Association of Foreign Student Advisers, les étudiants internationaux ont généré plus de 44 milliards de dollars (environ 40 milliards d’euros) pour l’économie américaine au cours de l’année universitaire 2023-2024. Cette suspension, même temporaire, pourrait affecter la capacité de certaines universités à maintenir leur attractivité et leur équilibre budgétaire.
Des acteurs du monde académique expriment également des réserves sur le principe même de ce filtrage. Plusieurs juristes et organisations de défense des libertés soulignent que l’utilisation des réseaux sociaux comme critère de sélection peut soulever des questions de droit à la vie privée, voire de liberté d’expression.