En Amérique, 100 jours suffisent parfois pour faire basculer l’opinion publique. Le retour de Donald Trump en est la parfaite illustration. Entre adhésion et rejet, les États-Unis semblent naviguer en eaux troubles.
USA : que pensent les Américains de Trump après cent jours à la Maison-Blanche ?

Le 20 janvier 2025 marquait le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pour son second mandat. Cent jours plus tard, les sondages américains traduisent une dynamique complexe. Comment expliquer ce grand écart émotionnel qui traverse les Américains ?
Trump : une popularité qui s'effrite
Soutenir l’Ukraine ? Deux Américains sur trois répondent « oui » (66 %). De fait, l’ouverture de l’homme fort de la Maison-Blanche à l'endroit de son homologue russe dans le cadre des pourparlers est loin de faire l’unanimité : 57 % des Républicains souhaitent que Trump garde la ligne adoptée par son prédécesseur, c’est-à-dire celle de soutenir coûte que coûte Kiev.
Même tendance concernant la politique économique du locataire de la Maison-Blanche. La hausse des droits de douane, et plus généralement la guerre commerciale initiée par Trump, suscite également des réserves : 49 % des Américains désapprouvent l’augmentation de 10 % imposée sur les produits importés - contre 72 % des Français qui rejettent massivement ces mesures protectionnistes. Autrement dit, le rejet des mesures douanières est 23 points plus élevé en France qu'aux États-Unis. Mais là encore, l’opinion se fracture selon des lignes de faille partisanes : 76 % des Démocrates y sont opposés contre seulement 17 % des Républicains.
Un large soutien sur les sujets sociétaux
Sur les fronts « identitaires » et sociétaux, Donald Trump semble au contraire en phase avec une partie des Américains. Sa croisade contre le wokisme rencontre un écho positif au sein de la population américaine. En effet, toujours selon le sondage NYC.eu, 62 % des Américains approuvent l’interdiction pour les personnes transgenres de concourir dans les sports féminins et 57 % plébiscitent la redéfinition binaire des sexes (homme-femme) - contre 38 % des Français - et 38 % des Américains sont favorables à des restrictions d'accès à l'armée pour les personnes transgenres - contre 18 % des Français.
Là où l’environnement divise, avec seulement 30 % d’approbation pour le retrait de l’Accord de Paris, l’exploitation pétrolière, elle, recueille 54 % d’adhésion. Quant à l’immigration, l’expulsion des migrants illégaux est soutenue par 56 % de l’opinion, même si la remise en cause du droit du sol reste minoritaire (35 %).