Officiellement président, officieusement magnat en série. Donald Trump a engrangé des centaines de millions en 2024. Mais comment un président en exercice peut-il cumuler autant, aussi vite, aussi massivement ?
Cryptomonnaies, golf, partenariats… Découvrez combien a gagné Trump en 2024

Un président qui vend sa propre cryptomonnaie, empoche des millions via ses golfs, et encaisse des droits d’auteur sur une Bible à son nom.
Le golf comme planche à billets : Mar-a-Lago et Doral en première ligne
Le 13 juin 2025, la Maison-Blanche a publié un rapport officiel de 230 pages, émanant du Bureau d’éthique gouvernementale (OGE). Ce document, destiné à éviter les conflits d’intérêts dans l’exécutif américain, détaille la myriade de sources de revenus de Donald Trump. Au sommet de la pyramide : les cryptomonnaies.
Grâce à un partenariat avec World Liberty Financial, Trump a lancé sa propre devise numérique, le $TRUMP, en octobre 2024. Résultat : 57,35 millions de dollars (environ 53,4 millions d’euros) encaissés par la vente de ces jetons. En tout, 22,5 milliards de tokens ont été attribués à DT Marks Defi, société directement liée à l’ancien magnat de l’immobilier.
Et ce n’est pas tout. Trump a aussi nommé des alliés favorables aux cryptos à des postes clés, dont Paul Atkins à la Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur des marchés financiers. Lors d’une conférence à Las Vegas, son vice-président JD Vance a même affirmé : « Le milieu des cryptos a désormais un allié à la Maison-Blanche ».
En parallèle, Trump continue de tirer d’énormes profits de ses propriétés, notamment ses complexes de golf. Le club de Mar-a-Lago, en Floride, a généré plus de 50 millions de dollars en 2024. Quant au Trump National Doral, situé à Miami, il a rapporté à lui seul 110,4 millions de dollars (soit environ 102,7 millions d’euros).
Ajoutez à cela 29,1 millions de dollars de revenus pour le site de West Palm Beach, et l’on approche les 190 millions de dollars issus du secteur golfique, en une seule année. Des revenus qui continuent d’affluer, week-end après week-end, lors de ses nombreux séjours dans ces résidences.
La marque Trump, ça rapporte
Le président américain tire aussi profit de son image. Un parfum ? Il le vend. Une montre ? Il l’appose à son nom. Une Bible ? Elle aussi est monétisée. Le document publié par l’OGE recense 2,8 millions de dollars pour les montres, 2,5 millions pour les parfums et chaussures de sport, 3 millions pour son livre illustré Save America, et 1,3 million pour sa Bible God Bless the USA.
Même une guitare collector nommée « 45 », clin d’œil à son rang présidentiel de 2017 à 2021, lui a rapporté plus d’un million de dollars. La mécanique est limpide : transformer chaque objet en produit dérivé, chaque souvenir en source de cash.
Malgré ces revenus faramineux, estimés à près de 600 millions de dollars (environ 558 millions d’euros) pour la seule année 2024, Trump n’échappe pas à la colonne des dettes. D’après le même rapport, il reste redevable de plus de 100 millions de dollars en prêts hypothécaires, notamment pour la Trump Tower de Manhattan.
À cela s’ajoutent 88 millions de dollars à verser à l’écrivaine E. Jean Carroll pour des faits de viol et diffamation (jugement en appel), et 454 millions de dollars à la procureure générale de New York dans une affaire de fraude civile.
Ces passifs n’empêchent pas Trump de maintenir son influence économique et politique. Et d’amasser des revenus sans précédent pour un président en exercice.
Une parade à 45 millions de dollars pour célébrer... un homme à 600 millions
Ce 14 juin 2025, tandis que chars et chasseurs survolaient Washington pour les 250 ans de l’Armée de Terre américaine, c’est surtout Donald Trump qui occupait le centre du spectacle. Ce grand défilé, premier du genre depuis 1991, a coûté environ 45 millions de dollars aux contribuables, selon le Pentagone. Une somme jugée nécessaire par le président pour marquer son 79e anniversaire. Une somme qui, paradoxalement, équivaut à moins de 8 % de ce qu’il a personnellement gagné en 2024. Une parade à plusieurs millions pour célébrer un président qui en a engrangé plusieurs centaines. La symbolique est forte : Trump fête son anniversaire avec l’argent public, tout en accumulant des fortunes privées. Pour lui, ce spectacle n’est qu’un « petit extra ». Pour ses détracteurs, un miroir géant de ce qu’est devenue sa présidence : un show fastueux, à ses frais... ou plutôt à celui des Américains.