Une course mythique, une annonce discrète, et un carburant encore très loin de nos routes. À l’occasion des 24 Heures du Mans, Toyota a levé le voile sur un prototype à hydrogène liquide.
24 heures du Mans : Toyota dévoile son hypercar de course à hydrogène

Même châssis, autre moteur. Au Mans, Toyota n’est pas venue les mains vides. Mais ce n’est ni une voiture de série, ni une révolution immédiate. Juste un prototype. Et beaucoup de points d’interrogation.
L’hydrogène liquide, une complexité assumée
Il s’appelle GR LH2 Racing Concept. Présenté pendant les 24 Heures du Mans 2025, il repose sur la plateforme de la GR010 HYBRID, engagée en endurance. Mais à la place du groupe motopropulseur hybride habituel, Toyota y a intégré un moteur alimenté à l’hydrogène liquide. Pas de promesse commerciale. Pas d’ambition de série. C’est un laboratoire roulant. « Notre intention pour le moment est de tester cette voiture, de tester l’hydrogène », a expliqué Kazuki Nakajima, vice-président de Toyota Gazoo Racing, dans Auto Hebdo le 9 juin 2025. Le constructeur veut comprendre comment gérer ce carburant sur une voiture de course. Ni plus, ni moins.
Toyota connaît bien le sujet. Depuis 2021, le groupe teste l’hydrogène dans le championnat japonais Super Taikyu, via une Corolla modifiée. En 2023, il est passé de la version gazeuse à la version liquide, pour une meilleure densité énergétique. C’est cette technologie qu’on retrouve aujourd’hui dans le GR LH2. Mais le constructeur reste prudent. « Il y a encore beaucoup à faire, et pour atteindre le bon niveau, il faut encore améliorer la technologie », rappelle Nakajima. Même sur piste, rien n’est encore stabilisé. Alors pour un usage quotidien, la route est longue.
Toyota : une démonstration qui tombe à point nommé
Cette présentation n’a rien d’un hasard. Elle intervient alors que Toyota fête ses 40 ans de présence aux 24 Heures du Mans. Un anniversaire que la marque a célébré avec deux livrées spéciales sur ses GR010 HYBRID. L’objectif affiché, cette fois, n’est pas de promettre un passage rapide en compétition, comme en 2023. Car le calendrier a changé. La FIA n’attend pas les voitures à hydrogène avant 2028. Toyota l’a intégré. Et l’annonce du prototype ne cherche plus à faire croire le contraire.
En clair, ce GR LH2 est un signal. Il montre que Toyota continue d’explorer la piste hydrogène. Mais sans faire de bruit. Sans annoncer de chiffre. Sans parler d’autonomie ou de performances. Juste une présence. Une démonstration. Et un rappel : l’hydrogène liquide, aussi prometteur soit-il, reste un pari complexe. Ce prototype, pour l’instant, ne fait que tourner sur circuit. Loin des concessions. Très loin du grand public.