En ce mois de mai 2025, le tourisme local s’affirme comme un levier de résilience économique pour de nombreux territoires français. Alors que 74 % des Français prévoient de rester dans l’Hexagone cet été selon une étude GreenGo–Discurv, les professionnels du secteur anticipent une redistribution majeure des flux, des recettes et des investissements. Un recentrage qui réactive la dépense domestique et restructure l’offre de services touristiques.
Tourisme : les Français veulent du local et du pas cher

Tourisme : arbitrages budgétaires et redistribution de la demande pour l'été 2025
L’analyse quantitative issue de l’enquête GreenGo (avril 2025) illustre une évolution nette du comportement des ménages face à la conjoncture. Sur les 1000 personnes interrogées :
- 65 % prévoient un budget vacances compris entre 500 et 2000 euros ;
- 12 % n’atteindront pas les 500 euros, tandis que seuls 26 % envisagent plus de 2000 euros pour un séjour à l’étranger.
En conséquence, la part des voyages domestiques explose, mobilisant la majorité de la demande estivale 2025. Le déplacement des flux touristiques vers les zones rurales, littorales ou de moyenne montagne réinjecte une consommation de proximité dans des zones historiquement moins dotées. Cette redistribution géographique est à double effet : d’une part, elle soutient l’économie de territoires parfois fragiles ; d’autre part, elle soulève des enjeux d’infrastructures, de mobilité et de capacité d’accueil.
Un modèle économique en mutation : plateformes françaises, hébergements de niche, offres hybrides
L’essor du tourisme local ne se limite pas à un effet conjoncturel. Il entraîne une transformation de l’écosystème des opérateurs :
- 85 % des Français réservent aujourd’hui leur hébergement en ligne via des plateformes françaises, selon l’étude GreenGo. Cette préférence marque un recul relatif des grandes plateformes internationales au profit d’intermédiaires locaux promouvant une offre plus territorialisée.
- 67 % des vacanciers plébiscitent les hébergements à taille humaine, souvent gérés par des indépendants ou des acteurs de l’ESS (économie sociale et solidaire).
Économie locale et impact : quelles perspectives de consolidation ?
À moyen terme, le tourisme local pourrait devenir un vecteur stabilisateur pour l’économie des services dans les zones rurales ou périurbaines. En valorisant des ressources existantes (gîtes, patrimoine, circuits alimentaires de proximité), il génère une économie de la fonctionnalité moins dépendante de la volatilité des marchés internationaux.
Les attentes exprimées par les sondés confirment ce potentiel de consolidation :
- 38 % demandent une meilleure médiatisation des destinations peu connues ;
- 34 % souhaitent une amélioration des transports régionaux ;
- 37 % plaident pour une offre culturelle et de pleine nature étoffée.
Les gains économiques de ce modèle reposent sur sa soutenabilité : moindre pression sur les infrastructures, ancrage dans les territoires, effet multiplicateur local. La montée en puissance du tourisme bas-carbone, notamment via le rail ou le covoiturage, pourrait également attirer de nouvelles subventions ou partenariats publics-privés.