BCE : une pause avant un nouveau cycle ?

Entre tensions commerciales et brouillard économique, la BCE n’a d’autre choix que celui de la prudence. C’est l’avis de William Gerlach, VP Opérations de marché chez iBanFirst. Il nous éclaire sur les raisons de cette probable pause.

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By William Gerlach Published on 23 juillet 2025 5h00
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BCE : une pause avant un nouveau cycle ? - © Economie Matin
1,20 DOLLARLa BCE s'inquiète d'un euro à 1,20 dollar.

Avant le mur des tarifs, il est urgent d’attendre ! C’est en tout cas le scénario privilégié selon nous. Car à nos yeux, la banque centrale européenne est freinée par deux incertitudes majeures.

La première concerne les potentielles hausses de droits de douane sur les produits européens. Alors que les négociations avec les États-Unis se poursuivent, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a menacé de relever les tarifs de 30 % à 50 % en l’absence d’accord d’ici au 1er août. À ce stade, tous les scénarios restent possibles.

La deuxième source d'incertitudes tient à l’évolution encore floue de la conjoncture économique dans la zone euro. L'atterrissage économique rend particulièrement difficile l’évaluation de la dynamique de l’inflation. Une récession, par exemple, pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix et contrebalancer les effets d’une guerre tarifaire des deux côtés de l’atlantique. 

Dans ce contexte instable, il devient particulièrement délicat d’anticiper la trajectoire de l’inflation. D’où la prudence grandissante de la BCE, qui semble désormais privilégier une pause en juillet.

Et pour la suite ? Une dernière baisse en vue ?

Nous pensons qu’une ultime baisse de 25 points de base pourrait intervenir en septembre, sous réserve d’un accord commercial avec les États-Unis. Deux éléments soutiennent cette hypothèse. 

D’abord, indépendamment des fluctuations conjoncturelles, l’inflation devrait continuer de refluer sur le long terme. Elle est estimée à seulement 1,6 % en 2026 par les économistes de la BCE.

Ensuite, la récente appréciation de l’euro ne constitue pas, à ce stade, une source de tension inflationniste. En hausse de 12 % face au dollar depuis le début de l’année, la monnaie unique reste étonnamment absente des préoccupations immédiates de la BCE. Ce qui compte davantage à Francfort, ce n’est pas tant le niveau de l’euro que sa volatilité, surveillée de près car potentiellement déstabilisatrice.

Par ailleurs, certains facteurs derrière la hausse de l’euro sont perçus favorablement, notamment l’afflux important de capitaux vers la zone euro, reflet de son attractivité.

Wgerlach

Country Manager France & UK chez iBanFirst

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