Le retour du service militaire : la France hésite entre nostalgie, espoirs et inquiétudes

Depuis l’allocution présidentielle du 5 mars 2025, où Emmanuel Macron évoquait avec gravité une montée en puissance nécessaire de la Défense française face à une Europe désormais confrontée à une instabilité chronique, la possibilité d’un retour du service militaire est devenue le sujet brûlant dans toutes les chaumières, sur toutes les chaînes d’infos, et bien sûr, sur Civivox, l’application qui permet aux téléspectateurs de toute la France de réagir en direct sur CNews. En bon soldat de la classe 94/10, je dois avouer que cette question me taraude autant que les milliers de Français qui se sont exprimés ce matin.

Photo Jean Baptiste Giraud
By Jean-Baptiste Giraud Published on 7 mars 2025 12h10
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Le retour du service militaire : la France hésite entre nostalgie, espoirs et inquiétudes - © Economie Matin

Ah, le service militaire ! Ceux qui l’ont fait, dont votre serviteur fait partie, s'en souviennent avec nostalgie. C’était l’époque du clairon à l’aube, des chaussures parfaitement cirées et des lits faits au carré. Personnellement, avec deux fils déjà engagés comme marsouins et un troisième qui piaffe d’impatience pour revêtir l’uniforme, je regarde le sujet droit dans les yeux. Croyez-moi, la discipline, ça me connaît. Mais assez parlé de moi : voyons ce qu’en pensent nos chers compatriotes via Civivox, l'application de CNews où ils se lâchent franchement.

Le retour au service militaire, une évidence pour beaucoup...

Beaucoup expriment leur nostalgie du service militaire, évoquant le respect et les valeurs républicaines perdues. Sandra Simon (La Turbie) témoigne : « Oui pour moi c'est important de remettre le service militaire pour apprendre le respect et les valeurs de la France, ça a été vraiment une erreur de l'arrêter ». Jacques (Brimont) résume simplement : « Oui bien sûr qu'il faut remettre le service militaire en place, c'est savoir-vivre, c'est apprendre, c'est se lever le matin ». Philippe (Correns) ajoute : « Pour moi c'est la plus grande bêtise que la France a faite c'est d'avoir arrêté le service militaire (…) ça c'est vachement important ». Dormant (Saint-Martin-de-Brômes) confirme ce sentiment : « Ça apprend la discipline, le respect des valeurs, la vie en communauté, le respect de l'autorité et surtout on avait une réserve de militaires prêts à défendre le pays ».

La jeunesse d’aujourd’hui est-elle faite pour le service militaire ?

Cependant, d’autres s’interrogent sur la faisabilité concrète d'un retour du service militaire, pointant du doigt la jeunesse actuelle et les contraintes financières. Paul Hyla (Meaux) exprime un avis tranché : « Peut-on remettre le service militaire avec les petits jeunes qui ont brûlé les centres-villes l'année dernière (…) je ne vois pas comment on pourra les intégrer dans un service militaire pour leur faire reconnaître une nation qu'ils détestent ». TigerCed (Montreuil) soulève un aspect pratique crucial : « Oui on peut être favorable (…) mais on n'a plus du tout les moyens de financer un tel service, c'est vraiment impossible ». Bernard Gibaud (Domgermain) insiste sur le rôle éducatif qui doit rester familial : « L'armée, ce sont des hommes de terrain, ils ne sont pas là pour apprendre à lire aux gamins ! Si les parents ne savent pas éduquer leurs rejetons, l'armée n’y changera rien ! »

Et si on misait sur de nouvelles vocations ?

Enfin, plusieurs intervenants proposent des alternatives plus pragmatiques ou nuancées pour répondre à ces défis. Lionel (Saint-Priest) évoque le service civique comme compromis : « Oui bonjour il serait peut-être plus judicieux de restaurer le service civique et tenter de susciter des vocations pour l'armée ». Cyril Chery (Castelnaudary) propose une réflexion européenne : « Oui je pense que c'est une bonne chose de remettre l'armée (…) peut-être des choses à revoir mais au moins ça permet aux jeunes (…) d'apprendre des valeurs ». Audrey (Villeneuve-sur-Yonne) souligne un objectif social clair : « Réinstaurer le service militaire serait une très bonne chose, nous avons une grande partie de notre jeunesse qui est totalement désoeuvrée ».

Finalement, une question se pose en filigrane : comment financer ce retour massif à l’armée, alors même que les défis budgétaires sont déjà immenses ? Le président Macron n’a pas apporté de réponse claire sur ce point précis, mais le sujet est lancé, et à en juger par les réactions sur Civivox, les Français sont prêts à ce débat majeur sur leur Défense nationale. Reste à savoir si, dans la France de 2025, cette famille acceptera d’accueillir à nouveau tous ses enfants prodigues... et rebelles.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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