La saison des pollens ne dure plus trois mois. En 2025, elle s’étale sur près de neuf mois consécutifs. Derrière ce simple chiffre se cache une réalité très concrète : médicaments sur ordonnance, arrêts de travail, dépenses de santé, baisse de qualité de vie. Voici pourquoi ce calendrier pollinique est devenu un vrai sujet de consommation… et de société.
Allergies au pollen : la saison dure maintenant 9 mois par an

En 2024, plus d’un Français sur cinq déclarait souffrir d’allergies respiratoires. Et les données montrent que cela ne va pas s’arranger.
Une exposition de plus en plus longue : jusqu’à 9 mois de pollens par an
D’après les données du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) publiées par Statista, les pollens allergisants sont présents dans l’air de janvier à octobre. Cela signifie que les personnes allergiques n’ont que deux mois de répit dans l’année.
Le cyprès ouvre le bal dès janvier. Suivent en cascade l’aulne, le charme, les frênes, les platanes, les chênes, puis les graminées, omniprésentes de mai à septembre. Enfin, l’ambroisie, plante hautement allergène, termine l’année en août et septembre.
Conséquence directe : les traitements ne durent plus "le temps du printemps". De plus en plus de patients doivent suivre un traitement pendant plusieurs mois d'affilée, ce qui pèse sur leur budget santé.
D’après une enquête Harris Interactive de février 2024, relayée dans les sources fournies, plus d’un Français sur cinq souffre d’allergies respiratoires, soit plus de 13 millions de personnes. Cela en fait la forme d’allergie la plus répandue devant les allergies médicamenteuses (12 %), aux animaux (9 %) et alimentaires (7 %).
Et la tendance est à la hausse. D’après l’Anses, « la prévalence des pathologies allergiques respiratoires a pratiquement doublé depuis la fin des années 1990 dans les pays industrialisés ». Autrement dit : la moitié des adultes européens pourrait être allergique d’ici quelques décennies si rien ne change.
Mieux s’informer pour limiter l’exposition
Le calendrier pollinique ne s’allonge pas par hasard. Le réchauffement climatique est directement en cause. Comme le souligne une étude de l’Inserm publiée en 2020, il y a « une association significative entre l’exposition à la pollution atmosphérique à long terme et la sévérité des rhinites diagnostiquées dans la population ».
En clair : plus l’air est pollué, plus les allergies sont intenses. Et plus les températures montent, plus la saison pollinique commence tôt et finit tard.
Cette dynamique n’est pas sans coût :
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Consultations médicales à répétition
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Médicaments parfois non remboursés intégralement
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Perte de productivité liée à la fatigue ou aux symptômes
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Équipement du foyer (purificateurs, filtres, masques, etc.)
Aucune estimation globale n’existe à ce jour pour la France, mais une étude allemande publiée en 2023 chiffrait à plus de 500 € par an et par patient allergique les frais de santé et de prévention liés aux allergies saisonnières. Un chiffre probablement similaire chez nous.
Dans ce contexte, connaître le calendrier des pollens devient essentiel. C’est le premier outil à mobiliser pour anticiper les pics allergiques, adapter son mode de vie, et même limiter certaines dépenses inutiles.
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Éviter les sorties tôt le matin ou par vent fort pendant les pics.
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Aérer son logement uniquement en dehors des heures critiques.
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Se laver les cheveux le soir pour éviter de dormir avec des pollens.
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Suivre les bulletins du RNSA pour ajuster ses trajets, traitements ou vêtements.