Pétrole : l’OPEP reste optimiste, la consommation va augmenter

Crise économique, tensions commerciales, investissement en berne, transition énergétique… on pourrait croire que l’or noir broie du noir. Et pourtant, l’OPEP reste ferme : la demande mondiale de pétrole continuera d’augmenter. Quelles sont les raisons d’un tel optimisme ?

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 16 juillet 2025 5h49
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Pétrole : l’OPEP reste optimiste, la consommation va augmenter - © Economie Matin
70 DOLLARSLe prix du Brent s'est stabilisé à moins de 70 dollars le baril en juillet 2025.

Le 15 juillet 2025, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a réaffirmé ses prévisions sur la croissance de la demande mondiale de pétrole pour les années 2025 et 2026. En dépit d’un climat économique incertain, marqué par des tensions commerciales persistantes, l’organisation maintient une lecture haussière des dynamiques énergétiques mondiales.

Pétrole : Une consommation mondiale toujours en hausse selon l’OPEP

L’OPEP, relaye Le Figaro, table sur une consommation globale de 105,1 millions de barils par jour (mb/j) en 2025, puis 106,4 mb/j en 2026 et confirme de fait une hausse continue de la demande, en cohérence avec les précédentes estimations.

Les moteurs de cette dynamique sont principalement situés hors de l’OCDE. L’Inde et la Chine représenteraient à elles seules 1,2 mb/j de croissance annuelle, contre 0,1 mb/j pour les pays développés. La progression des besoins énergétiques dans les économies émergentes continue de compenser les effets de la transition énergétique dans les pays industrialisés.

Production de pétrole : une offre qui augmente, mais moins vite que la demande

L’offre mondiale devrait également croître, portée en grande partie par les pays non membres de l’OPEP. Selon les prévisions publiées le 15 juillet 2025, la production des pays hors OPEP progresserait de 0,8 mb/j en 2025, puis de 0,7 mb/j en 2026. Cette tendance souligne la vitalité du secteur pétrolier hors cartel, notamment en Amérique du Nord et en Amérique latine.

L’OPEP, de son côté, conserve une approche volontariste et coordonnée. Les membres poursuivent leur stratégie de régulation, visant à maintenir un équilibre entre les volumes mis sur le marché et la stabilité des prix. La prudence reste de mise. L’organisation avertit que tout désalignement prolongé entre l’offre et la demande pourrait alimenter une nouvelle phase de volatilité des cours. Comprenez : une forte hausse des prix qui pourrait conduire à une hausse des carburants et autres produits. Et inciter encore plus la transition énergétique ce qui ne ferait pas les affaires du cartel de l’or noir, ses alliés ou encore les autres pays producteurs comme les Etats-Unis.

Secteur pétrolier : un déficit d’investissement massif d’ici 2050

Le niveau d’investissements dans le secteur pétrolier semble exacerber les inquiétudes de l’OPEP, selon MSN. Le cartel estime qu’il manquerait 14 900 milliards de dollars d’investissements cumulés dans le secteur pétrolier mondial d’ici 2050, un déficit qui menace la sécurité de l’approvisionnement à moyen et long terme.

L’organisation s’inquiète d’un retard structurel des investissements, en particulier dans les infrastructures de maintenance, l’exploration de nouveaux gisements, et l’innovation technologique. Ce manque chronique pourrait compromettre la capacité de l’offre à répondre à la demande future, même en cas de ralentissement économique. Ce constat est d’autant plus préoccupant que les annonces politiques sur la neutralité carbone, dans plusieurs pays, créent un effet d’attentisme dans les décisions des majors pétrolières. Résultat : les flux d’investissement ne sont plus à la hauteur des besoins structurels du secteur.

L’hypothèse d’un rebond économique au second semestre 2025

Malgré les tensions commerciales et les incertitudes persistantes, l’OPEP parie sur une amélioration progressive de la conjoncture économique mondiale dès le second semestre 2025. Ce scénario optimiste reste cependant suspendu à plusieurs inconnues : inflation sous-jacente persistante, volatilité des taux d’intérêt, et évolution des relations diplomatiques entre grandes puissances.

Les prévisions de l’OPEP confirment une trajectoire haussière de la consommation mondiale de pétrole, portée par l’Asie, mais fragilisée par un sous-investissement global préoccupant. Le message est limpide : sans un effort massif, coordonné et soutenu dans les infrastructures pétrolières, les marchés pourraient être confrontés à une offre insuffisante dans les prochaines décennies.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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