Le 5 juin 2025, Nintendo frappait fort. Sa nouvelle console hybride, la Switch 2, succédait à la reine déchue d’une époque vidéoludique marquée par la portabilité et l’accessibilité. Dès les premières heures, les chiffres s’emballent.
Nintendo Switch 2 : record de vente mais attention à la batterie !

Switch 2 : lancement tonitruant, réalité contrastée
Selon iGeneration, « trois millions d’unités ont été vendues en 24 heures », pulvérisant ainsi les records établis jusque-là par la PlayStation 4 (1 million au lancement mondial) et reléguant la Switch première du nom — avec ses 960 000 unités en un mois — au rang de figurante.
Le constat est limpide : la demande est là. Nintendo a su créer une attente, savamment orchestrée par des fuites, des campagnes calibrées et un positionnement encore unique sur le marché des consoles hybrides. Pourtant des défauts flagrants pointent déjà.
Nintendo Switch 2 : quelles caractéristiques techniques ?
Visuellement, la Switch 2 impose. Son nouvel écran LCD de 7,9 pouces en 1080p (résolution 1920 × 1080) propose un taux de rafraîchissement de 120 Hz, compatible HDR10. Exit l’OLED de la version précédente ? Oui. La décision, officiellement motivée par des choix de performance, laisse sceptique. Les puristes regrettent une qualité d’affichage jugée moins flatteuse malgré la fluidité promise.
Côté matériel, la console embarque une puce NVIDIA customisée, capable d’envoyer un signal 4K/60 fps en mode dock, et 1080p en mode portable. Le stockage passe à 256 Go en mémoire UFS, enfin digne des standards actuels, extensible jusqu’à 2 To via microSD Express. Le gain de rapidité est net.
Le dock gagne un port Ethernet, les Joy-Con 2 s’équipent de batteries plus endurantes (20 heures annoncées), de vibrations HD 2 plus précises, et d’une ergonomie repensée. Le son stéréo est également rehaussé par un effet surround accessible avec casque ou haut-parleurs intégrés.
Switch 2 : autonomie décevante, réparabilité calamiteuse
Premier accroc : la batterie
Comme le relève Numerama dans son article du 7 juin 2025 signé Maxime Claudel, la console ne tient pas la distance. En usage réel, les tests relèvent une autonomie « entre 2h et 3h30 », selon les titres. Cyberpunk 2077, Zelda: Breath of the Wild, Mario Kart World… aucun ne permet de dépasser les 4 heures. Une situation jugée « comparable à celle de la Switch de 2017, inférieure à la Switch OLED » qui, elle, pouvait culminer à 5 heures et demie, rappelle Numerama.
Pourquoi une telle régression ? L’écran LCD gourmand, la puissance de calcul accrue et la gestion de la 4K expliquent une bonne part de cette contre-performance. Le mode nomade — fondement du succès initial de la Switch — en sort amoindri. Et malgré une batterie de 5220 mAh, le joueur doit garder un chargeur à portée de main, sous peine de coupure inopinée.
Deuxième point noir : la réparabilité.
Le site L’Éclaireur Fnac, dans son article du 6 juin 2025, rapporte le verdict sans appel d’iFixit, la référence en matière de démontage : « 3/10 ». Soit un score encore plus bas que la première Switch. Les composants internes sont « fortement collés ou soudés », la batterie est « extrêmement difficile à remplacer », et les vis propriétaires tri-point font de la maintenance un parcours du combattant. Ajoutez à cela l’absence de documentation technique officielle ou de pièces détachées accessibles, et vous obtenez un objet fermé, hermétique, pensé pour ne pas survivre à lui-même.
À l’ère du droit à la réparation et des lois européennes sur l’éco-conception, le choix de Nintendo fait tâche. Il contredit les attentes croissantes du public vis-à-vis des produits durables et démontre un immobilisme industriel préoccupant.
Switch 2 : la console des paradoxes
La Switch 2 est une console fascinante… et frustrante. Elle fascine par ses ambitions techniques assumées — 4K en dock, 120 Hz, Joy-Con plus robustes, meilleure connectivité, stockage étoffé. Mais elle irrite par ses régressions nettes sur des points critiques : autonomie bancale, réparabilité sabordée, écran LCD discuté. La Switch 2 signe une époque où le progrès visuel et la puissance brute sont privilégiés au détriment de l’autonomie et de la modularité. Une époque où l’appareil le plus vendu est aussi le moins réparable.