L’annonce était attendue, mais ses implications vont bien au-delà du simple retrait d’un acteur du numérique. Entre transfert d’avoirs, calendrier complexe et effets sur les clients, la fermeture d’une banque en ligne, Ma French Bank, filiale de La Banque Postale, rebat les cartes d’un secteur déjà sous tension.
Ma French Bank a fermé : comment récupérer votre argent ?
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Published on 11 juillet 2025 6h48
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Le 10 juillet 2025, Ma French Bank, la banque 100 % mobile créée par La Banque Postale, a officiellement cessé ses activités. Cette décision, amorcée dès l’été 2024, s’inscrit dans un retrait progressif du marché de l’épargne digitale par La Banque Postale. Le processus, désormais bouclé, soulève des questions essentielles pour les anciens clients : que deviennent les fonds ? Quelles démarches pour les récupérer ?
Fermeture effective de Ma French Bank cet été 2025
Lancée en 2019 comme une offre alternative et 100 % mobile, Ma French Bank visait un public jeune et connecté. Mais le modèle n’a pas trouvé sa rentabilité. Dès décembre 2024, les services se sont désactivés progressivement : les paiements mobiles étaient déjà inaccessibles depuis le 4 décembre, touchant près de 700 000 utilisateurs.
La cessation a été confirmée par La Banque Postale : « Ma French Bank a cessé son activité début juillet. Le processus de fermeture s'est déroulé comme prévu », a déclaré l’établissement au site MoneyVox.
Le dispositif s’est déroulé en plusieurs étapes :
- Juin 2024 : envoi des notifications initiales de fermeture.
- Deux mois laissés aux clients pour clôturer leurs comptes.
- En l’absence de réponse, une relance accompagnée d’un nouveau délai de deux mois.
- Été 2025 : fermeture complète.
Cette extinction progressive sur douze à quinze mois a été jugée conforme à la réglementation. Elle s’est faite, selon La Banque Postale, « sans aucun risque pour les avoirs des clients, qui sont restés accessibles jusqu'à la clôture des comptes », souligne BFM Business.
Récupérer son argent après la fermeture de Ma French Bank : la Caisse des dépôts prend le relais
Pour ceux qui n’auraient pas transféré leur argent avant la fermeture de l’établissement, les sommes restantes ne sont pas perdues. Elles sont automatiquement consignées auprès de la CDC (Caisse des dépôts et consignations), en vertu de l'article L. 518-17 du Code monétaire et financier.
Dès le 10 juillet 2025, il est possible de lancer une procédure de réclamation sur la plateforme Ciclade :
- Accès à la rubrique « Lancer ma recherche ».
- Remplissage d’un formulaire d’identification.
- Vérification par la CDC.
La Banque Postale précise dans sa FAQ officielle : « Dans le cadre de la cessation d'activité de Ma French Bank, les avoirs de votre ancien compte sont en cours de transfert à la Caisse des dépôts et consignations aux fins de consignation ».
En cas de recherche infructueuse sur Ciclade, un second recours est disponible : remplir le formulaire dédié sur le site de Ma French Bank, encore accessible via le portail de La Banque Postale.
Des mesures d’incitation vers la Banque Postale
Pour limiter la perte de clientèle, La Banque Postale avait déployé une stratégie d’intégration douce. Elle a proposé à tous les clients de Ma French Bank une prime de 50 euros à l’ouverture d’un compte classique, ainsi que :
- La gratuité des frais de paiement et de retrait à l’étranger hors zone euro jusqu’à fin 2024.
- Un accompagnement personnalisé à la mobilité bancaire : changement de domiciliation, virement automatique, suivi des opérations.
Cette offre visait clairement à capter une base client jeune et déjà digitalisée. Mais La Banque Postale reste prudente sur ses ambitions : les chiffres exacts de transfert ne seront dévoilés qu'à l'occasion des résultats semestriels 2025, relaye MoneyVox.
Ma French Bank : la banque numérique n’a pas trouvé son public
Derrière cette fermeture, c’est tout un modèle bancaire qui vacille. Annoncée comme une vitrine moderne en 2019, Ma French Bank a dû faire face à :
- des coûts technologiques lourds,
- une base client exigeante mais peu rentable,
- une concurrence féroce des néobanques comme Revolut ou Boursorama.
Déjà en décembre 2023, La Banque Postale évoquait la nécessité d’« investissements massifs » qui n’étaient plus compatibles avec son plan stratégique. L’abandon du projet a donc été acté dans une logique de rationalisation.
Finalement, la banque en ligne Ma French Bank n’existe plus. Sa disparition laisse place à un dispositif structuré pour garantir la restitution des avoirs, sécuriser les clients et canaliser les flux vers La Banque Postale. Mais au-delà du traitement technique, c’est un signal fort envoyé au marché : l’innovation bancaire ne suffit pas sans modèle économique solide.