Chaque année, les journées de juin rallongent, le soleil s’intensifie, et les Français multiplient les activités en extérieur. C’est dans ce contexte que s’inscrit une campagne de sensibilisation désormais nationale.
Juin jaune : la campagne qui prévient des cancers de la peau

Le 1er juin 2025 marque le lancement officiel de la nouvelle édition de la campagne « Juin Jaune », consacrée à la prévention des risques liés à l’exposition solaire. Initiée en 2023 par des dermatologues de Franche-Comté, cette action se déploie désormais à l’échelle du territoire, avec pour ambition de mieux informer le public sur les dangers des ultraviolets (UV) et les bons réflexes à adopter. À travers différents canaux, elle vise à alerter, notamment les plus vulnérables, sur les liens avérés entre exposition au soleil et cancers de la peau.
Juin : un mois clef pour alerter sur les dangers de l’exposition solaire
Le choix du mois de juin n’est pas anodin. « Ce mois de juin correspond à la période où les journées s’allongent, augmentant par conséquent le temps d’exposition aux rayons UV », expliquent les organisateurs sur le site juin-jaune.fr. C’est donc à l’orée de l’été que la campagne entend frapper fort, à l’instar des campagnes d’Octobre Rose ou de Novembre Bleu, désormais bien ancrées dans le calendrier sanitaire français. Selon les données de Santé publique France, entre 141 200 et 243 500 cas de cancers cutanés sont diagnostiqués chaque année en France, dont plus de 85 % sont imputables à une surexposition aux rayonnements UV.
Contrairement aux idées reçues, le danger ne se limite pas aux périodes de vacances. L’exposition peut être chronique et involontaire : trajets à pied, jardinage, sport, ou travaux extérieurs sont autant de situations qui exposent la peau. Le CHU de Besançon insiste sur ce point : « L’exposition brutale et chronique au soleil, été comme hiver [...] augmente le risque de développer un cancer de la peau. »
Juin Jaune : une sensibilisation tournée vers la prévention et la vigilance
La campagne s’appuie sur des messages simples et des conseils concrets, notamment les « six gestes de prévention » : éviter le soleil entre 11 h et 16 h, porter des vêtements couvrants, un chapeau, des lunettes de soleil, rechercher l’ombre, et appliquer une crème solaire. Sur ce dernier point, les organisateurs précisent que « la crème solaire ne suffit pas, elle constitue un complément ».
Une attention particulière est portée aux enfants, identifiés comme une population à risque élevé. Les coups de soleil durant l’enfance augmentent significativement la probabilité de développer un mélanome à l’âge adulte. La protection des plus jeunes figure ainsi parmi les priorités de la campagne.
L’importance du dépistage précoce des cancers cutanés
Outre la prévention, Juin Jaune insiste sur la nécessité de repérer les signes précoces d’un mélanome. Une surveillance régulière de la peau est recommandée : une tache pigmentée qui évolue, un grain de beauté qui change d’aspect, sont autant de signaux d’alerte. Le Syndicat National des Dermatologues et Vénéréologues (SNDV) rappelle que « quelques mois peuvent suffire pour qu’un mélanome devienne très agressif [...] Les mélanomes cutanés diagnostiqués à un stade métastatique sont de mauvais pronostics, les taux de survie à 5 ans ne dépassant pas 20 % pour ces patients. »
Afin d’améliorer l’autosurveillance, les experts recommandent d’appliquer la règle dite « ABCDE » : A pour Asymétrie, B pour Bords irréguliers, C pour Couleur hétérogène, D pour Diamètre supérieur à 6 mm, E pour Évolution rapide.
En diffusant ces messages au grand public, Juin Jaune entend ancrer dans les comportements les réflexes de vigilance. Si les enjeux de santé publique sont élevés, les leviers d’action restent accessibles et peu coûteux. Une information claire, une vigilance régulière et une protection adaptée suffisent, dans bien des cas, à éviter l’apparition d’un cancer de la peau.