Attention au bronzage cet été : les UV causent 80% des cancers de la peau

Les rayons ultraviolets (UV), émis notamment par le soleil, sont désormais identifiés comme la principale cause d’un cancer cutané redouté. Une nouvelle étude internationale révèle l’ampleur de leur responsabilité dans l’apparition du mélanome à l’échelle mondiale.

Jade Blachier
By Jade Blachier Published on 28 mai 2025 10h00
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bronzage-ete-les-uv-causent-80%-cancers-peau - © Economie Matin
58 700Le mélanome (cancer de la peau) a causé 58 700 décès cette même année.

Le 27 mai 2025, une étude publiée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a établi que plus de 80 % des cas de mélanome cutané recensés dans le monde sont liés à l’exposition aux rayons UV. Cette publication relance les débats sur les mesures de prévention et de sensibilisation face à ce risque sanitaire largement évitable.

Mélanome : l’écrasante responsabilité des UV

Selon l’étude publiée dans l’International Journal of Cancer, 267 000 des 332 000 cas de mélanome cutané recensés en 2022 dans le monde sont attribués à l’exposition aux rayons ultraviolets. Cela représente 83 % des cas. Le mélanome a causé 58 700 décès cette même année.

L’analyse du CIRC précise également que la proportion de cas de mélanome liés aux UV est plus élevée chez les hommes (86 %) que chez les femmes (79 %). Certaines zones géographiques sont plus exposées que d’autres en raison de l’intensité du rayonnement solaire et de la prédisposition génétique des populations locales, notamment les personnes à la peau claire. L’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Europe du Nord et l’Amérique du Nord comptent parmi les régions les plus concernées, où plus de 95 % des cas sont attribués aux rayons UV.

Comme le résume l’agence spécialisée de l’OMS : « Le fardeau du mélanome cutané diffère considérablement d’une région du monde à l’autre, en raison de la combinaison de différents niveaux d’exposition aux rayons UV et d’un risque de développer un mélanome cutané beaucoup plus élevé chez les populations à la peau claire ».

Soleil, cancer et peau : une alliance préoccupante

Le mélanome cutané est une tumeur maligne de la peau, souvent identifiable par une asymétrie, des bords irréguliers, une pigmentation inégale ou une modification de taille. Longtemps considéré comme un cancer rare, il est devenu plus fréquent, en particulier dans les pays à revenu élevé, où les comportements à risque comme le bronzage prolongé ou les expositions non protégées sont répandus.

Selon le CIRC, la progression de ce type de cancer est en partie liée à la banalisation de l’exposition aux UV, qu’ils proviennent du soleil ou de sources artificielles. Comme le rapporte BFMTV : « Alors que le mélanome cutané était 'une maladie rare dans le passé', l’exposition accrue aux UV ces dernières décennies (bronzage, voyages dans des régions à fort rayonnement) a provoqué une forte hausse des cas, notamment chez les populations à la peau claire ».

Les prévisions sont également préoccupantes : l’OMS anticipe plus de 510 000 nouveaux cas de mélanome et 96 000 décès en 2040, soit une augmentation respective de 50 % et 68 % par rapport aux chiffres de 2022.

Mélanome : 80 % des cas évitables, selon l’OMS

Le CIRC insiste sur le caractère évitable de la majorité des cas. Oliver Langselius, auteur principal de l’étude, déclare : « La plupart des cas de mélanome cutané sont évitables », en appelant à « intensifier les efforts de santé publique en matière de protection solaire », notamment dans les régions à fort ensoleillement et parmi les populations vieillissantes.

La protection solaire est aujourd’hui considérée comme une mesure essentielle de santé publique. Cela inclut l’usage de crèmes solaires à indice élevé, le port de vêtements couvrants, l’évitement des heures de rayonnement maximal et une sensibilisation accrue, en particulier chez les jeunes et les personnes à risque.

Bien que les taux d’incidence aient diminué dans certaines populations plus jeunes, les experts estiment que l’évolution démographique, notamment le vieillissement global, pourrait entraîner une augmentation absolue du nombre de diagnostics. Les progrès en matière de dépistage et de traitement ont permis d’améliorer le pronostic de nombreux patients, mais la prévention reste le levier le plus efficace pour freiner la progression de ce cancer cutané.

L’étude du CIRC met en lumière la part déterminante des comportements individuels et collectifs dans l’apparition des mélanomes. Alors que les données scientifiques convergent vers un consensus sur l’impact des UV, la nécessité d’une action coordonnée en matière de prévention, de réglementation et d’éducation se confirme. Le mélanome est, dans la grande majorité des cas, évitable : c’est aujourd’hui sur cette capacité à agir que repose l’enjeu de santé publique.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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