L’enseigne de grande distribution Colruyt est en grande difficulté financière. Elle vient d’entrer en négociations exclusives avec le groupe Les Mousquetaires, qui détient Intermarché. L’une des interrogations de ce rachat reste le maintien des emplois.
Intermarché va racheter les magasins de Colruyt
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Published on 17 juin 2025 14h30
215 millions d'€Intermarché annonce son intention de racheter des magasins Colruyt pour un montant de 215 millions d’euros.
Intermarché annonce son intention de racheter les magasins Colruyt
Le groupe Les Mousquetaires, propriétaire des enseignes Intermarché et Netto, a annoncé être entré en négociations exclusives avec Colruyt France pour le rachat de 81 magasins sur les 104 détenus par l’enseigne belge. Ce mouvement stratégique, qui inclut également 44 stations-service, s’élève à environ 215 millions d’euros, selon le communiqué officiel du groupe. La transaction devrait être finalisée au premier semestre 2026.
Il s’agit, selon les propres mots d’Intermarché, d’un projet qui « s’inscrit dans le plan stratégique du Groupement, qui vise à renforcer les positions de ses enseignes Intermarché et Netto en France, avec pour objectif d’atteindre 20 % de parts de marché d’ici 2028 ». Présente en France depuis 1998, Colruyt possédait jusqu’ici 104 magasins, 45 stations-service et trois entrepôts, principalement dans le nord-est, l’est et le centre-est du territoire. Malgré 2 300 salariés mobilisés et un réseau établi, le groupe belge a jeté l’éponge après des années de lutte face à une concurrence draconienne dans le secteur de la grande distribution.
Dans son communiqué, le distributeur ne mâche pas ses mots : « Malgré d’importants efforts sur la rentabilité de ses activités françaises, les résultats escomptés n’ont pas été atteints. » La France ne semble pas être une terre fertile pour tous les hard-discounters.
Un rachat… mais pas à n’importe quelles conditions
Le périmètre de la reprise est partiel. Vingt-trois magasins Colruyt, une station-service et les entrepôts de Dole Choisey, Rochefort-sur-Nenon et Gondreville-Fontenoy ne font pas partie de la vente. Raison invoquée : ils ne sont « pas compatibles avec le réseau actuel du Groupement Les Mousquetaires ». Traduction : les enseignes qui ne collent pas au maillage stratégique d’Intermarché sont laissées de côté. Quant aux salariés, le groupe français prévoit de reprendre les 1 300 employés des sites rachetés. Pour les bases logistiques exclues de l’accord, 175 postes en CDI seront proposés, notamment à Dole et Pagny-sur-Meuse.
Mais que deviendront les autres ? Sur ce point, Colruyt se contente d’une promesse vague : « garantir la continuité des opérations et, autant que possible, de l’emploi ». Une formule qui en dit long sur l’incertitude persistante pour de nombreux salariés.
Ce rachat s’inscrit dans la logique agressive du groupe Les Mousquetaires, qui avait déjà mis la main sur près de 200 magasins Casino en janvier 2025. Intermarché poursuit méthodiquement sa conquête territoriale, en reprenant les points faibles de ses concurrents et en les intégrant à son réseau.