Le 3 mai 2025, l’Île-de-France a été frappée par un orage aussi court que ravageur. Résultat : plus de 60 000 véhicules endommagés, des toitures éventrées et des assureurs débordés.
Grêle du 3 mai : 334 millions d’euros de pertes pour les assurances

Des projectiles de glace, un ciel en furie, et des carrosseries qui n’ont rien vu venir. Ce qui ressemblait à une averse de printemps a tourné à la débâcle assurantielle. Et la facture donne le vertige.
Un orage de grêle bref, un coût colossal
Il n’aura fallu que deux heures pour que les prévisions tournent à la débâcle. Le samedi 3 mai 2025, un orage de grêle a traversé la capitale et ses alentours, martelant bitume et tôles sans répit. D’après France Assureurs, le coût total de l’épisode s’élève à 334 millions d’euros, soit l’équivalent de six mois de sinistres liés à la grêle dans tout le pays. Un chiffre vertigineux, mais pas si surprenant lorsque l’on regarde de plus près les raisons de ce désastre financier.
61 630 sinistres automobiles ont été enregistrés au 21 mai 2025, pour un montant total de 196 millions d’euros, selon les données relayées par Le Parisien et Le Figaro. C’est la moitié du coût annuel moyen des épisodes de grêle pour l’assurance auto, comme l’a précisé Paul Esmein, directeur général de France Assureurs. Ce niveau de dommages est lié à un facteur simple : « la localisation de l’orage, en zone urbaine avec de nombreux véhicules garés en extérieur ». Dans les centres urbains, les parkings en sous-sol sont rares, et les carrosseries exposées. Une aubaine pour les grêlons.
Réparations : un réseau déjà à bout
Au-delà de la prise en charge, encore faut-il réparer. Or, les carrosseries sont bien abimées. Le réseau de réparateurs est incapable d’absorber un tel choc logistique. Sylvain Lagasse, directeur prestataires indemnisation chez Allianz, résume : « Le réseau de réparateurs n’est pas en capacité d’absorber un tel volume ». Face à l’urgence, Allianz a déployé quatre usines mobiles de débosselage, censées rester opérationnelles jusqu’à mi-2026. Un pis-aller pour des assurés qui devront parfois patienter des mois avant de revoir leur véhicule intact.
Si Paris et sa couronne ont été le cœur de l’impact, les régions de Champagne, Lorraine et Lyon ont également enregistré des sinistres significatifs. En dehors des automobiles, les habitations représentent 116,9 millions d’euros de dommages, suivies par les biens professionnels (14 millions d’euros) et les pertes agricoles (7 millions d’euros). Une belle hécatombe !
Le pire pourrait ne pas être derrière. Le 11 mai, de nouveaux orages de grêle ont frappé la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, laissant présager une année 2025 particulièrement coûteuse pour le secteur de l’assurance. Aucun chiffrage officiel n’a encore été publié.