Le leader chinois de l’électrique BYD frappe un grand coup : des baisses de prix massives touchent 22 de ses modèles en Chine. Une réponse à la saturation du marché local, mais aussi un message clair envoyé à ses rivaux, chinois comme occidentaux. Si cette stratégie était déployée en Europe, elle pourrait redéfinir les équilibres dans un secteur déjà très disputé.
Voiture électrique : BYD casse ses prix en Chine, bientôt un séisme en Europe ?

Des remises spectaculaires sur des modèles clés
BYD ne s’est pas contenté d’ajuster ses prix. Le constructeur a opéré de véritables coupes claires, allant jusqu’à -34% sur certains modèles. Sa berline électrique d’entrée de gamme, la Seagull, est désormais proposée à 55.800 yuans, soit environ 6.800 euros. Une baisse de 20% sur un véhicule qui figurait déjà parmi les plus abordables de sa catégorie.
Autre exemple frappant : la Seal, une berline hybride à double motorisation, dont le prix chute de 53.000 yuans (environ 6.500 euros) pour s’établir à 102 800 yuans (près de 12.500 euros). En tout, ce sont 22 modèles, hybrides et 100% électriques, qui bénéficient de ces remises jusqu’à la fin juin. BYD espère ainsi relancer l’intérêt des consommateurs chinois dans un contexte de stocks record et d’un ralentissement général de la demande.
Cette stratégie offensive intervient alors que le marché chinois est saturé : trop d’acteurs, trop d’offres, et un consommateur plus prudent, plombé par le ralentissement économique. Pour BYD, l’objectif est clair : maintenir ses parts de marché, même au prix de marges réduites.
Et si cette stratégie s'invitait en France ?
L’Europe est évidemment dans le viseur de BYD, dont les ventes ont récemment dépassé celles de Tesla sur certains segments. Si les baisses de prix pratiquées en Chine venaient à être appliquées en France, les conséquences pourraient être majeures. Une Seagull à moins de 7.000 euros ? Cela rendrait obsolètes de nombreux modèles thermiques et mettrait une pression inédite sur des marques comme Renault, Peugeot, mais surtout Tesla, dont les tarifs restent bien plus élevés.
Certes, les coûts d’homologation, de transport, et les droits de douane rendent peu probable une transposition directe de ces tarifs. Mais même avec une légère inflation, BYD pourrait imposer une offre imbattable dans le bas et le milieu de gamme. Pour Tesla, dont les marges sont déjà sous tension, cela signifierait un affrontement frontal sur le terrain du prix, là où il dominait jusqu’ici par la technologie et l’image de marque.
Reste à savoir si les autorités européennes accepteront une telle montée en puissance du géant chinois. Des discussions sont déjà en cours à Bruxelles sur la possibilité de taxer davantage les véhicules importés de Chine. Mais si BYD choisissait d’installer une production locale ou de contourner les barrières par des partenariats, la donne changerait brutalement.