Gaz russe : l’indispensable rupture

La Commission européenne, ce mardi 17 juin 2025, fera une proposition législative visant à interdire totalement les importations de gaz russe d’ici à 2027

Yverougstraete
By Yvan Verougstraete Published on 17 juin 2025 5h30
gnl-importations-europe-gaz-russe
Gaz russe : l’indispensable rupture - © Economie Matin
18%L’Union dépend encore de près de 18 % du gaz russe

Je suis totalement pour une interdiction coordonnée et ambitieuse des importations de gaz russe sur le sol européen. J’en appelle à une mise en œuvre rapide, structurée et équitable entre les États membres.

Cette étape doit marquer une avancée stratégique pour l’Europe. La rupture avec le gaz russe n’est pas seulement une réponse géopolitique : c’est un accélérateur pour notre transition énergétique et un pilier de notre autonomie stratégique.

Parallèlement, il est impératif que la Commission européenne prenne d’urgence les mesures nécessaires afin de permettre aux entreprises européennes encore sous contrat avec les gaziers russes de casser cet engagement, et ce, sans dommage. 

L’agenda : un vote dans les semaines à venir et une interdiction totale en 2027

Dans sa feuille de route publiée le mois passé, la Commission s’était fixée pour objectif d’interdire, au plus tard fin 2025, tout nouveau contrat de gaz avec la Russie, ainsi que les contrats existants sur le marché « spot », avec l’ambition d’aboutir à une interdiction totale des importations de gaz d’ici fin 2027.

Nous voulons envoyer un message fort : il nous faut cesser de financer la Russie dans sa guerre infamante tout en reprenant la main sur notre destinée énergétique. Je soutiens donc bien sûr le plan de sortie des importations de gaz russe avec pour date butoir la fin de 2027.

Le vote en Commission parlementaire aura lieu fin juin et en session plénière du parlement européen en juillet. Il restera alors au Conseil de trancher à la majorité qualifiée.

Vers une transition plus durable

Tout comme la flambée des prix du gaz russe a forcé l’Europe à accélérer sa transition verte, cette interdiction structurée va contribuer également à consolider un modèle énergétique plus durable.Notre agenda climatique est aussi un agenda économique et géopolitique.

En complément de l’interdiction, le député en appelle donc à un renforcement des partenariats énergétiques durables, avec des fournisseurs fiables, dans le respect des droits humains et de l’environnement, et à une montée en puissance rapide de la production locale d’énergies renouvelables, clé d’une véritable souveraineté énergétique européenne.

Et pour les entreprises européennes encore sous contrat ?

La Commission européenne doit agir en urgence pour permettre aux entreprises européennes toujours liées par des contrats gaziers russes (d'approvisionnement OU de capacité) de se libérer de ces engagements sans subir de pénalités. Alors que l’Union dépend encore de près de 18 % du gaz russe, la Commission doit activer immédiatement des mécanismes juridiques ou réglementaires, tels que l’utilisation renforcée des pouvoirs prévus par le traité de fonctionnement de l’UE ou un régime d’exemptions règlementaires, pour garantir aux sociétés concernées une sortie sans dommage

Conclusion

Sortir du gaz russe, c’est affirmer notre cohérence entre valeurs et actions. C’est refuser que notre sécurité énergétique soit l’otage d’un régime hostile, tout en investissant pleinement dans notre avenir climatique et industriel. Il est temps de transformer cette contrainte géopolitique en moteur de souveraineté, de solidarité et d’innovation pour toute l’Europe.

Yverougstraete

Député européen Renew (Belgique)

3 comments on «Gaz russe : l’indispensable rupture»

  • Bobi

    Fool

    Répondre
  • MARCHANT

    Une Europe puissante s’entend de l’atlantique à l’Oural, le problème n’est pas le gaz Russe mais ce conflit sur le continent Européen qui nous coupe du plus grand pays d’Europe et de ses richesses en matière première. La situation en Europe est grave, les grandes économies d’Europe de l’ouest dévissent notamment faute d’approvisionnements energétiques à bas cout. Nos députés Européens ne semble pas en phase avec les réalités et continuent à se nourrir de belles utopies.

    Répondre
  • MARCHANT

    Cette guerre entre l’Ukraine et la Russie est un désastre, un grand echec de la diplomatie Européenne. Une Europe puissante dans le concert mondial ne s’entend pas sans la Russie, le plus grand pays de notre continent. La perte de nos approvisionnements en gaz en est un bel exemple. la perte de cette energie à bas cout venant de sibérie a été un coup dur pour la compétitivité de nos économies. Plusieurs grands pays de l’union ont vu leur croissance dévisser depuis le début de cette guerre. Aussi les propos de Monsieur Verougstraete posent question et inquiètent. Combien de temps nos députés Européens vont ils continuer à mettre de l’huile sur le feu et se nourrir de douces utopies tandis que l’Europe s’enfonce.

    Répondre
Leave a comment

* Required fields