Pas de soleil, pas de vent… pas de courant : il est temps d’appliquer le principe de précaution

Le 28 avril dernier, l’Espagne a sombré dans l’obscurité. Un black-out géant, brutal et total a immobilisé les trains, plongé les foyers dans le noir et figé l’activité économique en quelques secondes. Depuis, les ingénieurs de REE, l’opérateur du réseau électrique espagnol, cherchent désespérément à en identifier l’origine. L’enquête, qualifiée de « titanesque », ne devrait livrer ses conclusions que dans six mois.

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By Jean-Louis Butré Published on 27 mai 2025 5h30
photovoltaïque, Moselle, Holosolis, gigafactory, usine
Panneaux solaires : la gigafactory mosellane sur les starting blocks - © Economie Matin
10,2%En 2023 les éoliennes ont produit 10,2% de l'électricité de la France.

Pendant ce temps, les faits sont tenaces. Les premières analyses convergent : les énergies renouvelables intermittentes — et plus particulièrement le solaire, très implanté en Espagne — seraient responsables de cette panne généralisée.

Le constat s’impose : solaire et éolien sont au banc des accusés.

Même Les Échos (1) , pourtant rarement critique envers la transition énergétique — allez savoir pourquoi — se résigne à poser la vraie question : et si cette fameuse intermittence, si souvent glorifiée, constituait en réalité une faillite structurelle du modèle ?

Mais cela, la Fédération Environnement Durable (FED), comme tous ceux qui n’ont pas renoncé au bon sens, le répète depuis longtemps : on ne construit pas un réseau électrique fiable avec des sources soumises aux caprices du ciel. Découvrir aujourd’hui que l’éolien s’arrête quand le vent tombe, ou que les panneaux solaires dorment la nuit, relève de la farce.

Pendant plus de deux décennies, l’Agence de Maitrise de l'environnemebt (ADEME) et les vingt ministres de l’Environnement qui se sont succédé en France depuis 2000 (1) ont tenté de dissimuler cette réalité sous un jargon technocratique : « flexibilité », « stockage », « réseaux intelligents »...

Aujourd’hui, c’est au tour de RTE, le Réseau de Transport d’Électricité français, de nous annoncer qu’il lui faudra six mois pour « analyser » ce qui crève les yeux. Six mois pour envelopper d’habillage bureaucratique ce que tout citoyen comprend instinctivement : l’intermittence est un problème majeur, insoluble à grande échelle.

Face à cette impasse, la Fédération Environnement Durable appelle à un sursaut de responsabilité. Le principe de précaution ne doit plus être un simple slogan : il doit être appliqué sans délai.

Nous demandons :

  • Un moratoire immédiat sur tous les projets éoliens et photovoltaïques, terrestres et marins ;
  • La suspension de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3), fondée sur le développement massif des energies intermittentes,  l’éolien et le solaire.

Références:

1) Les Echos 13 mai sur le black-out ibérique 

2) Liste chronologique des ministres de l'environnement  depuis 2000 :
Dominique Voynet, Yves Cochet, Roselyne Bachelot, Serge Lepeltier, Nelly Olin, Alain Juppé, Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicole Bricq, Delphine Batho, Philippe Martin, Ségolène Royal, Nicolas Hulot, François de Rugy, Élisabeth Borne, Barbara Pompili, Amélie de Montchalin, Christophe Béchu, Agnès Pannier-Runacher....

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Ingénieur Physicien Expert Énergie et ancien PDG entreprises Président de la Fédération Environnement Durable (1750 associations de toutes les régions de France) Président d'EPAW, plateforme européenne contre les éoliennes industrielles

1 comment on «Pas de soleil, pas de vent… pas de courant : il est temps d’appliquer le principe de précaution»

  • ledevoreurdecons

    Il faut éliminer les  » khmers verts  » !

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