Dans le tumulte numérique où les technologies financières redoublent d’audace, une révolution feutrée s’invite dans nos portefeuilles. Mais que cache réellement cette métamorphose des moyens de paiement que promet Visa ?
Paiement différé, achats IA : que cache la nouvelle carte Visa ?
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Published on 18 mai 2025 14h00
3,3Au cours des 25 dernières années, le réseau de Visa a traité 3,3 trillions de transactions.
Le 30 avril 2025, à l’occasion du « Visa Global Product Drop », le géant mondial des paiements Visa a levé le voile sur sa toute nouvelle génération de cartes bancaires. Optimisée par l’intelligence artificielle, capable de gérer plusieurs sources de financement en temps réel, et dotée de fonctionnalités inédites, cette carte inaugure un virage technologique sans précédent dans l’univers du paiement électronique. Alors que la Commission européenne cherche à réduire la dépendance aux infrastructures américaines, cette avancée s’annonce comme un coup d’éclat dans la course à la domination du marché des transactions numériques.
Une carte Visa réinventée pour transformer le paiement CB
Fini le temps où l’on jonglait entre débit, crédit et paiement différé sans aucune souplesse. La « Visa flexible credential » permet aux détenteurs d’une carte de basculer instantanément entre plusieurs modes de règlement, directement au terminal. Vous êtes à découvert ? Inutile de reposer vos achats. En un clic, la carte choisit une autre source de financement : solde secondaire, points de fidélité, ou même crédit à la consommation.
D’après l’article publié sur actu.fr le 14 mai 2025, Visa explique : « Des millions de personnes compteront bientôt sur l’IA pour trouver le pull parfait, rechercher une nouvelle destination de vacances ou remplir leur liste de courses. » Cette carte nouvelle génération offre donc une agilité inédite, combinant flexibilité budgétaire et accessibilité immédiate.
L’intelligence artificielle au cœur du Visa intelligent commerce
Avec le concept « Visa Intelligent Commerce », l’entreprise franchit une étape radicale : l’intégration poussée de l’intelligence artificielle dans l’acte d’achat. Grâce à des préférences définies à l’avance, les utilisateurs peuvent déléguer leurs achats à une IA, qui repère les meilleures offres et effectue même le paiement.
Jack Forestell, directeur des produits chez Visa, déclare dans le communiqué de presse officiel : « Avec "Visa intelligent commerce", l’IA peut trouver, sélectionner et acheter pour le compte des consommateurs selon des préférences préalablement définies. Chacun fixe ses propres limites, et Visa s’occupe du reste... ».
Une automatisation qui fait frémir les partisans du contrôle humain… mais qui pourrait séduire ceux qui redoutent l’overdose cognitive des choix numériques quotidiens. Cette évolution laisse cependant planer une question essentielle : sommes-nous prêts à confier nos dépenses à une machine ?
Visa mise sur la conversion de devises et le paiement différé
Parmi les fonctionnalités les plus stratégiques, la carte Visa nouvelle génération permet également de payer en devises étrangères directement depuis son compte, sans avoir à convertir préalablement les montants. Une avancée particulièrement appréciée des voyageurs et professionnels mobiles.
L’option de paiement différé – que ce soit en fin de mois ou en trois fois sans frais – est intégrée nativement dans la carte. Un glissement doux vers le crédit à la consommation, certes, mais avec une interface ultra-simplifiée. Là où les anciennes cartes Visa exigeaient plusieurs manipulations ou l’utilisation d’applications tierces, la nouvelle architecture se veut transparente, fluide et centralisée.
Et ce n’est pas tout : à mesure que l’utilisateur réalise des achats, il accumule des points de fidélité qui peuvent être directement utilisés comme monnaie lors de futurs paiements.
Une offensive stratégique dans un marché ultra-concurrentiel
Avec près de 4,8 milliards de cartes Visa en circulation dans le monde, le groupe ne se contente pas d’innover. Il anticipe un futur où la carte physique s’efface au profit d’un identifiant intelligent multiplateforme. Le partenariat avec Klarna (spécialiste du "Buy Now Pay Later") en témoigne, tout comme l’ouverture vers l’usage des stablecoins – ces cryptomonnaies stables adossées à des monnaies fiduciaires – pour des paiements en réseau Ethereum.
Face à cette offensive américaine, la Banque centrale européenne n’est pas en reste : le projet d’euro numérique veut justement couper court à la dépendance envers Visa et Mastercard, qui représentent plus de 70 % des paiements par carte en Europe (actu.fr, 14 mai 2025). Une bataille souterraine s’engage donc, bien au-delà des terminaux de paiement.