Et si les solutions les plus efficaces pour le climat n’étaient ni coûteuses ni complexes ? Une note du Haut-commissariat au Plan éclaire d’un jour nouveau la stratégie à adopter.
Neutralité carbone : agroforesterie, plantation des haies… ces leviers climatiques à fort rendement
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Published on 7 juillet 2025 10h09
563 EUROSFixée à 256 € la tonne de CO2 évitée en 2025, cette valeur grimpera à 563 € en 2050.
Dans un contexte de tensions budgétaires, chaque euro compte. Pourtant, certaines actions climatiques à fort potentiel sont encore peu soutenues. Le Haut-commissariat au Plan veut inverser la tendance.
Une priorité budgétaire : réduire au bon endroit
La France et l’Union européenne se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Mais comment orienter les subventions publiques pour obtenir un maximum d’impact climatique, sans exploser les finances de l’État ?
Le Haut-commissariat au Plan, dirigé par Clément Beaune, a publié le 1er juillet 2025 une note stratégique pour guider ces choix. En s’appuyant sur la « valeur de l’action pour le climat », un indicateur conçu pour chiffrer l’intérêt économique d’une tonne de carbone évitée, le document réévalue les priorités. Fixée à 256 € la tonne de CO2 évitée en 2025, cette valeur grimpera à 563 € en 2050. Plus ce seuil est dépassé par le coût d’une mesure, moins elle est considérée rentable à court terme.
Premier constat : certaines actions ont un excellent rendement climat/coût. En agriculture, la plantation de haies et l’agroforesterie intraparcellaire s’imposent comme des leviers puissants et peu onéreux. « La plantation de haies et l’agroforesterie intraparcellaire permettent de séquestrer du carbone à un coût d’abattement très inférieur à la valeur de l’action pour le climat », précise la note du Haut-commissariat au Plan.
D’après les travaux de la Commission Criqui, ces techniques permettent de capter durablement du CO₂ dans les sols, tout en améliorant la résilience des écosystèmes agricoles. D’autres pistes agricoles sont évoquées : une baisse modérée de l’usage d’engrais pourrait aussi produire des gains climatiques notables à faible coût.
Transports et bâtiments : électrifier pour décarboner vite
Dans le secteur du bâtiment, deux mesures se détachent : la rénovation thermique des logements mal isolés et l’installation massive de pompes à chaleur. Toutes deux affichent des bilans très favorables pour le climat, en dessous du seuil de 256 € par tonne de CO2 évitée.
Côté transports, l’électrification rapide du parc automobile, notamment celui des particuliers, arrive en tête des actions rentables. Devant même celle du fret routier, pourtant souvent mise en avant dans les discours politiques.
Le cas de l’industrie est plus nuancé. Selon la note, les réductions d’émissions varient fortement selon les matériaux. Par exemple, dans le ciment, l’usage d’argiles calcinées permet une baisse des émissions « à très faible coût », alors que la sidérurgie devra davantage miser sur le recyclage de la ferraille.
Les technologies émergentes comme la capture et la séquestration du carbone (CSC) ou la production d’hydrogène par électrolyse sont évoquées, mais dans une perspective de long terme. Clément Beaune prévient : « à ce stade, les biocarburants ou le biométhane ne passent pas le seuil d’efficacité avérée, compte tenu d’un mauvais bilan coût payé/tonne évitée ».