Le soleil cogne, l’air se fige. Chaque été désormais, la canicule s’impose comme un rendez-vous fatal. En comprendre les enjeux, c’est déjà mieux s’en préserver.
Canicule : les gestes qui sauvent face à la montée des températures

Le 18 juin 2025, Météo-France a déclenché une première alerte orange pour canicule dans trois départements du Sud. Une chaleur sèche, implacable, étirée sur plusieurs jours. À mesure que les températures s’élèvent, les risques sanitaires se multiplient. Hydratation, ventilation, vigilance : face à la chaleur, chaque geste compte. Pourtant, tous les publics ne sont pas égaux face aux effets du thermomètre.
Se protéger durant la canicule : une affaire de réflexes… et de science
Pourquoi notre corps souffre-t-il tant de la chaleur ? Lorsque la température grimpe, il mobilise ses mécanismes d’adaptation : sueur, accélération cardiaque, vasodilatation. Mais dès que l’hydratation manque ou que l’air ne circule plus, la régulation échoue. C’est la surchauffe. Crampes, maux de tête, vertiges, confusion : autant de signaux d’alerte.
L’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes explique : « Pour aider le corps à se réguler, il faut s’hydrater pour favoriser la production de sueur et rester dans un endroit où l’air est brassé pour favoriser l’évaporation de la sueur ».
Des publics particulièrement exposés
Personnes âgées, enfants, femmes enceintes, malades chroniques, personnes handicapées ou sans domicile : tous sont plus sensibles aux effets de la canicule. Les nourrissons, en particulier, transpirent peu et se déshydratent vite. Les aînés, eux, perdent la sensation de soif.
L’ARS Grand Est insiste : « Les nourrissons, les jeunes enfants et les personnes âgées sont les plus à risque, car leur organisme régule moins bien la température ».
Quant aux personnes en situation de précarité ou vivant dans des logements mal isolés, elles cumulent les facteurs aggravants. Des registres communaux existent pour signaler les personnes vulnérables, mais restent trop peu utilisés.
Travailleurs : des risques reconnus, enfin encadrés
Exercer à l’extérieur par 35 °C relève de la performance physique. Maçons, éboueurs, livreurs, agriculteurs : leur exposition directe à la chaleur les rend particulièrement vulnérables.
Un décret du 5 juin 2025 impose désormais aux employeurs d’adapter les conditions de travail : plages horaires élargies, pauses supplémentaires, mise à disposition d’eau fraîche, équipements de protection légère, suspension des tâches physiques au-delà de 33 °C ressentis (Ministère du Travail, « Décret n°2025-603 relatif aux mesures de prévention en période de forte chaleur »).
Ces obligations traduisent une prise de conscience : la canicule n’est pas seulement une gêne, mais un facteur de risque professionnel.
Les gestes essentiels à adopter au quotidien
Chaque été, les autorités sanitaires rappellent les recommandations de base. Boire de l’eau régulièrement, même sans soif. Fermer volets et fenêtres en journée, aérer la nuit. Se rafraîchir le corps : douches, brumisations, linge humide. Éviter les efforts physiques aux heures les plus chaudes. Ne jamais laisser un enfant ou un animal dans une voiture, même pour quelques minutes.
Le site Service-Public.fr résume ainsi : « En cas de canicule, adoptez les bons réflexes : restez au frais, buvez de l’eau, évitez l’alcool et limitez votre activité physique ».
Des conseils simples mais vitaux. Leur banalité apparente ne doit pas masquer leur efficacité.