Un courriel prétendant notifier un prélèvement de 1 750 euros pour l’achat de coupons Transcash dans un bureau de tabac a été signalé par plusieurs usagers. Ce message, qui incite à appeler un numéro présenté comme un service anti-fraude, repose sur une tentative d’arnaque par usurpation d’identité.
ALERTE ARNAQUE : non, la Banque de France ne vous prélève pas 1750 euros !

Le 9 mai 2025, plusieurs citoyens ont signalé la réception d’un courriel frauduleux prétendant qu’un prélèvement de 1 750 euros était en cours dans un bureau de tabac, pour l’achat de coupons Transcash. Le message, alarmiste, invite à contacter d’urgence un pseudo-service anti-fraude via un numéro de téléphone inconnu. Ce scénario, bien rôdé, constitue une arnaque visant à soutirer des informations sensibles. Un nouveau visage du cyber-harcèlement économique.
Une arnaque bien huilée dans les bureaux de tabac
Le courriel débute par un faux récapitulatif de transaction : “Un débit de 1 750 € est actuellement en cours dans un bureau de tabac pour l’achat de coupons Transcash”. Suit un numéro de commande fictif : SCE280490F. Et comme toujours dans ces mises en scène, une injonction en deux temps :
“Si vous êtes à l’origine de cette opération, aucune action n’est requise.”
“Si vous n’êtes PAS à l’origine de ce paiement, contactez IMMÉDIATEMENT notre service anti-fraude : 01 89 70 12 71.”
Ce numéro, inexistant dans les répertoires officiels de Transcash ou de la Banque de France, sert à hameçonner les victimes. La peur d’un débit élevé et non autorisé pousse certains à appeler. Et c’est là que l’arnaque prend forme : fausse vérification d'identité, récupération de données personnelles, voire demandes de paiement pour “bloquer” la transaction.
Le site officiel de Transcash rappelle pourtant une évidence : “Ne jamais communiquer les codes de recharge Transcash à un tiers, même si celui-ci se prétend agent ou banquier” (source : www.transcash.fr). Et pour cause : ces transactions sont non traçables et irréversibles.
TRANSCASH, une marque détournée par les escrocs
Le mécanisme n’est pas nouveau. Le site Signal-Arnaques.com confirme : les coupons prépayés comme Transcash sont régulièrement utilisés pour des arnaques dites “à l’avance de frais”. Ces stratagèmes consistent à faire croire à un dû, une dette ou un achat engagé, afin d’extraire de l’argent de victimes souvent peu méfiantes.
Selon Signal-Arnaques, les fraudeurs ciblent aussi les petites annonces, les jeux fictifs ou les fausses locations, toujours avec le même outil : la recharge achetée chez un buraliste, souvent en liquide, ce qui complexifie les recours pour les victimes.
L’alerte est donc formelle : Transcash ne déclenche jamais de débits automatiques sans action explicite de l’utilisateur. Aucune entité officielle ne demande un appel en urgence via un numéro mobile inconnu pour “bloquer un prélèvement”.
Faux services, vrais pièges : comment éviter la transaction piégée
Le réflexe doit être simple et immédiat :
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Ne jamais appeler un numéro reçu par mail sans vérification sur le site officiel de l’organisme.
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Ne jamais fournir de codes Transcash par téléphone, mail ou SMS.
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Ne pas croire à la menace d’un débit bancaire si l’on n’a initié aucune opération.
D’autant plus que le numéro frauduleux utilisé ici – 01 89 70 12 71 – ne figure ni sur les supports Transcash, ni sur les canaux de la Banque de France. Pire encore : plusieurs cas ont été rapportés où les victimes, stressées, ont été amenées à donner l’accès à leurs comptes ou à acheter elles-mêmes de nouveaux coupons, poussées par des escrocs jouant sur la panique.
Exemple concret : la mécanique de l'intimidation financière
Prenons ce mail : aucun logo officiel, aucun lien sécurisé, une orthographe presque parfaite… et pourtant tout est faux. Le message reprend les codes de la sécurité numérique : coche verte pour valider, croix rouge pour alerter, formules impératives pour inciter à l’action immédiate. Cette stratégie, baptisée “effet d’urgence psychologique”, est couramment utilisée dans les arnaques à la transaction fantôme.
Dans d’autres cas similaires, les escrocs réclament ensuite des paiements supplémentaires pour “frais d’annulation”, prétendent que le compte est “verrouillé” ou demandent un code reçu par SMS, en réalité destiné à valider une opération bancaire réelle.