Neuilly-sur-Seine, ses avenues feutrées, ses résidences ultra-sélectes. Et soudain, une annonce qui fait tache dans le paysage : l’hôtel particulier de Bernard Tapie mis en vente aux enchères publiques. Un feuilleton où se croisent luxe, justice et patrimoine, avec un épisode décisif programmé pour fin juin.
Vente aux enchères : le fisc liquide l’hôtel particulier de Bernard Tapie
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Published on 8 juin 2025 14h00
9 000 000Le prix de vente de l'hôtel particulier de Bernard Tapie, décédé en 2021, est de 9 000 000 euros.
Le 26 juin 2025, à 14 heures précises, le Tribunal judiciaire de Paris accueillera une vente pas comme les autres. Sous l’œil vigilant d’un commissaire de justice, l’État tentera de récupérer une partie des sommes dues dans le cadre de l’interminable affaire du Crédit lyonnais, en mettant sous le marteau le dernier joyau immobilier de l’empire Tapie.
À l’origine, le bien fut acquis en 2012 pour 15,2 millions d’euros par la société SNC Dolol, officiellement détentrice du titre. Mais derrière cette coquille, c’est Dominique Tapie, épouse de Bernard, qui était identifiée comme la véritable propriétaire. Deux décisions judiciaires — en 2016 et 2018 — ont ordonné la réintégration du bien dans le patrimoine du défunt homme d’affaires, validée en dernier recours le 5 avril 2023 par la Cour de cassation. Résultat : le fisc a pu engager la saisie du bien et préparer sa mise aux enchères.
Vente aux enchères : un palace au rabais ?
La mise à prix est de 9 millions d’euros. Oui, neuf. Une somme qui ferait rêver n’importe quel contribuable lambda, mais qui reste très en deçà des 18 millions d’euros estimés pour ce bien d’exception. Si aucun amateur ne se présente à ce tarif, la mise pourra être abaissée à 6,75 millions d’euros. Le fisc brade-t-il le patrimoine des Tapie ? Ou la réalité des travaux à engager pèse-t-elle réellement autant sur la valeur ?
Selon le procès-verbal du commissaire de justice, le bien présente des signes de détérioration : peintures défraîchies, dégât des eaux autour d’une fenêtre. Un palace un peu défraîchi, donc. Mais quel palace...
Un hôtel particulier hors normes à Neuilly-sur-Seine
Situé 21-23 rue du Bois-de-Boulogne, en plein cœur du quartier ultra-résidentiel de Saint-James, le bien totalise 525 m² habitables et près de 1 000 m² de terrain. Il comprend un bâtiment principal, une maison d’invités avec salle de sport et terrasse, ainsi qu’une maison de gardien. L’intérieur offre neuf pièces, dont sept chambres, une salle de cinéma, une cave à vin, un espace détente et un ascenseur à voiture desservant un immense garage.
Les visites sont prévues les 16 et 23 juin, pour les candidats au rêve — ou à la plus-value.
Qui pourrait l’acquérir ? Et à quel prix ?
La vente attire déjà les regards. Promoteurs, milliardaires discrets, investisseurs étrangers ? Le secret reste entier. Mais avec une adresse aussi prestigieuse, une histoire aussi emblématique, et un prix d’appel presque symbolique, il ne fait guère de doute que la salle d’audience affichera complet.
Un détail qui ne trompe pas : c’est Maître Vanessa Grynwajc, du cabinet DGS Avocats, qui a été désignée avocate poursuivante. La vente est référencée sous le numéro RG 25/00120, et toutes les conditions sont consultables au greffe du Juge de l’Exécution du tribunal de Paris.
Bernard Tapie : la fin d’un empire en lots
Après la vente de la villa La Mandala à Saint-Tropez et de l’hôtel de Cavoye à Paris, le dernier bastion de la saga Tapie est mis en vente. Un manoir devenu symbole d’une époque, et désormais pièce maîtresse d’une liquidation posthume orchestrée par la République.
L’homme qui incarnait la flamboyance, l’ambition et les excès d’une époque sera-t-il rattrapé, une ultime fois, par la sobriété des comptes publics ? Le 26 juin prochain, à 14h, la réponse résonnera sous les moulures du tribunal, comme l'a annoncé cfnewsimmo.net le 21 mai.