Entre préavis multiples et revendications musclées, les sociétés autoroutières s’apprêtent à vivre un été sous tension. Automobilistes, êtes-vous prêts ?
Vacances : Les autoroutes en grève tout l’été ?
Mercredi 26 juin 2025, plusieurs syndicats ont officialisé une série de préavis de grève concernant les salariés du réseau autoroutier. Un mouvement qui s’annonce durable, puisque les périodes de mobilisation s’étalent de la mi-juin jusqu’à la fin août, avec des pics d’intensité prévus en juillet. L'entreprise Escota, filiale méridionale du groupe Vinci, est au cœur du conflit.
Grève dans les sociétés d’autoroute : des revendications au diapason d’un ras-le-bol généralisé
Trois organisations syndicales majeures, CGT, CFDT et Unsa-Autoroutes, mènent la contestation. Chacune a déposé un préavis propre : la CGT vise tout le réseau Vinci avec un appel à la grève du 15 juin au 15 septembre, tandis que la CFDT et l’Unsa-Autoroutes concentrent leur action du 1er au 31 juillet chez Escota, gestionnaire de l’autoroute A8 et de plusieurs tronçons connexes dans le sud-est.
Les salariés réclament d’abord plus d’effectifs en contrat à durée indéterminée (CDI), pointant des suppressions de postes qu’ils jugent excessives. Selon Stéphane Vian, représentant CGT Escota, l’entreprise est passée de 2 000 salariés en 2007 à moins de 900 aujourd’hui. Cette baisse est jugée d’autant plus inacceptable que les tâches sont de plus en plus externalisées, notamment le fauchage, la signalisation, ou encore l’entretien sanitaire.
Autre grief central : la rémunération. Les syndicats dénoncent une stagnation salariale malgré des résultats florissants. « Il est temps d’avoir une revalorisation en adéquation avec la situation florissante de l’entreprise », déclare Stéphane Vian dans CNEWS. Ce décalage entre les performances financières du groupe Vinci et la gestion des ressources humaines sur le terrain nourrit un climat social tendu, accentué par des réorganisations internes perçues comme brutales.
Grève des autoroutes : quelles conséquences pour les automobilistes cet été ?
Alors que des millions de Français s’apprêtent à prendre la route pour les vacances, l’impact potentiel de ces grèves sur le transport automobile reste une source d’inquiétude. Néanmoins, les syndicats comme les gestionnaires relativisent les perturbations à venir.
« Ce sera assez transparent, sans conséquences pour les usagers », assure Michel Hugues, de la CFDT Transports et Environnement, dans les colonnes de CNEWS. En cause : l’automatisation généralisée des péages, qui réduit la dépendance au personnel. Des réquisitions ciblées permettront par ailleurs de maintenir la sécurité et de limiter les blocages.
Les risques réels concernent davantage les services périphériques : assistance administrative, entretien des aires, ou réactivité en cas d'incident technique pourraient souffrir d’un fonctionnement au ralenti. Toutefois, selon Ouest-France, aucune dégradation de la sécurité routière n’est à prévoir.
Un signal d’alarme social sur fond de sous-traitance massive
Le mouvement syndical sur les autoroutes traduit un désenchantement structurel face à une gestion perçue comme déshumanisante. L’augmentation des tâches polyvalentes, la pression sur les congés et la précarisation des services en sous-traitance accentuent ce malaise. Le tout sur fond de scandale sur la rentabilité des autoroutes, qualifiées de véritables rentes, et d’appels à la nationalisation du réseau.
Dans un secteur historiquement associé à la stabilité de l’emploi, les transformations accélérées alimentent frustration et inquiétude. Cette grève estivale pourrait ainsi préfigurer d’autres mouvements sociaux, dans un contexte où les infrastructures de transport deviennent un baromètre du dialogue social
Si les automobilistes ne devraient pas subir de blocages massifs, l’alerte syndicale est bien là. Les mois de juillet et août 2025 s’annoncent délicats pour les opérateurs du réseau autoroutier, sommés de répondre à des revendications claires sur l’emploi, les salaires et la gestion humaine. L’enjeu est double : maintenir un service fluide pour les usagers, tout en reconnaissant les attentes des agents autoroutiers.