Chaque année, ils sont plus de deux millions à traverser les Alpes par la route avec le tunnel du Fréjus. À partir d’aujourd’hui, leur trajet devrait être plus fluide, et nettement plus sûr. Sans croisement. Sans détour.
Tunnel du Fréjus : un second tube pour plus de sécurité et moins d’attente pour les automobilistes

L’inauguration d’un second tube dans le tunnel routier du Fréjus vient de bouleverser la donne. Ce lundi 28 juillet 2025, la France et l’Italie ont franchi un cap. Et ce n’est pas qu’une affaire de chantier.
Tunnel du Fréjus : un chantier colossal mené sans perturber le trafic
Le tunnel du Fréjus, long de 12,87 kilomètres, relie la France à l’Italie à travers les Alpes depuis 1980. Jusqu’ici, un seul tube permettait la circulation dans les deux sens. Résultat : ralentissements fréquents et conditions de sécurité perfectibles.
Ce tunnel est emprunté chaque année par plus de deux millions de véhicules, dont près de la moitié sont des poids lourds. Un axe vital pour les particuliers comme pour les professionnels du transport. En ouvrant un second tube, l’objectif est clair : mieux faire circuler les voitures et les camions… sans qu’ils ne se croisent.
Les travaux ont duré plus de dix ans. Mais sans jamais bloquer la circulation. C’est ce que les services français et italiens ont réussi à faire, grâce à une coordination entre la Société Française du Tunnel Routier du Fréjus (SFTRF) et la société italienne SITAF.
Le second tube va permettre une circulation totalement dissociée : un sens par tube. Des galeries de secours, appelées rameaux, relient les deux voies pour évacuer les automobilistes en cas d’incident. Résultat : un niveau de sécurité inédit pour un tunnel routier européen.
Une coopération franco-italienne relancée par la mobilité
C’est un détail pour les ingénieurs, mais un changement de taille pour les conducteurs. Finis les croisements dans l’obscurité, les ralentissements à l’approche d’un convoi exceptionnel, les longues minutes d’attente. Avec un tube par sens, la fluidité est renforcée.
Pour les usagers du quotidien, mais aussi les vacanciers ou les routiers, ce second tube, c’est aussi la promesse d’un trajet plus régulier et d’une meilleure gestion des imprévus. Et pour l’économie locale, c’est un gage de compétitivité : les marchandises circulent mieux, plus vite, en toute sécurité.
L’ouverture du second tube a été célébrée ce 28 juillet 2025 par Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, et Matteo Salvini, ministre italien des Infrastructures. Tous deux étaient entourés de plusieurs responsables régionaux, dont Christophe Castaner (SFTRF) et Alberto Cirio (Piémont).
Pour Philippe Tabarot, cette inauguration marque une étape politique : « Ces deux ouvrages ont chacun leur histoire, mais répondent à une même exigence : garantir des liaisons transfrontalières solides […] et offrir des conditions de sécurité optimales aux usagers ».