L’univers de la logistique vient de subir une onde de choc brutale. Le géant DHL met un coup de frein inattendu à ses expéditions vers les États-Unis. Une décision liée une nouvelle fois à la guerre douanière que mène l’administration Trump.
Taxe Trump : DHL ne livrera plus certains colis internationaux
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Published on 22 avril 2025 6h07
84,2 MILLIARDS € DHL Group a enregistré un chiffre d'affaires de 84,2 milliards d'euros en 2024
Le 21 avril 2025, DHL a annoncé la suspension immédiate d’une partie de ses envois vers les États-Unis, une décision qui touche directement les expéditions de colis d’une valeur supérieure à 800 dollars, soit environ 703 euros. Ce revirement majeur de la part du leader mondial du transport express de marchandises ne tombe pas du ciel. Il intervient en réaction à une modification drastique du seuil d’exemption douanière décidée par l’administration Trump. Les répercussions ne se sont pas fait attendre.
DHL prend une décision radicale face aux nouvelles règles de douane américaines
Le transporteur allemand DHL, acteur incontournable de la livraison internationale, a annoncé par communiqué, le dimanche 20 avril 2025, sa décision de « suspendre temporairement la collecte et l’envoi de colis d’entreprise à particulier aux États-Unis quand la valeur déclarée aux douanes dépasse 800 dollars ». Le changement est effectif dès le lendemain. Une annonce qui, bien que ciblée, marque une rupture majeure dans la fluidité habituelle des flux logistiques transatlantiques.
Pourquoi cette coupure sèche dans les échanges commerciaux classiques ? La réponse est à chercher du côté de la politique commerciale américaine. En effet, le président Donald Trump a brutalement abaissé le 5 avril le seuil de contrôle douanier pour les colis envoyés à des particuliers, passant de 2 500 dollars (2 171 euros) à 800 dollars. Une mesure qui a eu pour effet immédiat de saturer les services de dédouanement, comme l’explique DHL dans son communiqué : « Ce changement a provoqué un bond des formalités de dédouanement, que nous traitons 24 heures sur 24 », souligne FranceInfo.
Quand la douane paralyse les livraisons
Sous couvert d’une guerre des taxes mondiales, les autorités américaines ont dégainé une mesure d’apparence technique mais à l’impact logistique redoutable. La douane devient l’arme favorite du président Trump dans sa croisade commerciale contre les pays affichant un excédent commercial avec les États-Unis. Le résultat ? Un goulot d’étranglement administratif, où chaque colis au-dessus du nouveau seuil devient un casse-tête bureaucratique.
Les consommateurs américains ne pourront donc plus recevoir de la part de fournisseurs étrangers des colis de valeur élevée via DHL, ce qui pénalise de nombreux commerçants européens et asiatiques. En revanche, les expéditions entre entreprises (B2B) ne sont, pour l’instant, pas concernées par cette suspension. Mais DHL prévient que ces envois aussi peuvent « être sujets à des retards », selon Libération. En d’autres termes, personne n’est à l’abri.
Commerce mondial : DHL victime collatérale de la stratégie Trump
En toile de fond, c’est bien la Chine qui est visée par cette avalanche de mesures douanières. Outre l’instauration de droits de douane massifs sur ses exportations vers les États-Unis, l’administration américaine a également mis fin à l’exemption de taxes pour les petits colis en provenance de l’Empire du Milieu. Cette mesure frappe directement des plateformes ultra-compétitives comme Temu ou Shein, qui inondent le marché américain de produits bon marché.
En ciblant les envois B2C (de l’entreprise au particulier), le nouveau cadre réglementaire américain menace directement un pan entier du e-commerce international. DHL ne fait ici que réagir à un environnement devenu ingérable : délais douaniers imprévisibles, surcharge administrative, coûts indirects accrus. Mais la question sous-jacente demeure : jusqu’où les géants du transport peuvent-ils absorber ces chocs réglementaires sans remettre en cause leur modèle ? Et combien de temps les consommateurs américains accepteront-ils de voir leurs achats internationaux limités ou ralentis ?