Pour son neuvième vol d’essai, le vaisseau Starship de SpaceX a pris son envol, le 27 mai, depuis Starbase, au Texas. Une date gravée dans le programme spatial du milliardaire Elon Musk. Car malgré une mise en orbite réussie, l’appareil n’a pas atteint sa destination finale. Il s’est désintégré au-dessus de l’océan Indien dans une explosion que l’entreprise qualifie de « désassemblage rapide non programmé ».
SpaceX perd son vaisseau Starship après une explosion en vol

SpaceX : quand la fusée échappe à son créateur
Le lancement a eu lieu à 23h35 GMT. Le géant Starship, haut comme un immeuble de 40 étages, s’est arraché de son pas de tir dans un grondement titanesque. Objectif, tester la réutilisation de son premier étage et la résistance de son système de rentrée atmosphérique. Mais l’euphorie initiale n’a pas duré. Très vite, une fuite de carburant a fait perdre le contrôle du vaisseau.
Résultat, une explosion au-dessus de l’océan Indien, zone prévue pour son amerrissage contrôlé. Dans un message publié sur la plateforme X, SpaceX a confirmé l’incident : « désassemblage rapide non programmé ». Traduction, le vaisseau a été pulvérisé en vol. Le premier étage de la fusée, le Super Heavy, a connu le même destin. Il s’est écrasé dans le golfe du Mexique, probablement avant d’atteindre la mer, sans avoir été récupéré, une manœuvre pourtant maîtrisée par l’entreprise lors d’essais précédents.
Liftoff of Starship! pic.twitter.com/aXAwLkRbuK
— SpaceX (@SpaceX) May 27, 2025
Chez SpaceX, l’échec est une étape, pas un obstacle
Ce n’est pas la première fois que le Starship explose. Le neuvième vol d’essai vient s’ajouter à une série noire, deux autres vols se sont soldés par des explosions cette année, en janvier et en mars. Dans tous les cas, des problèmes techniques sont en cause, mauvaise séparation de l’étage, échauffement excessif, perte de contrôle. Mais chez SpaceX, l’échec n’est pas une fin. C’est une méthode. Elon Musk assume une stratégie de prototypage en conditions réelles. Tester, échouer, corriger. Une logique risquée, certes, mais qui a permis à Falcon 9, l’autre bijou de l’entreprise, de devenir le lanceur le plus fiable du marché.
Selon NDTV, Elon Musk a même salué des « améliorations majeures », notamment l'absence de pertes de tuiles thermiques et la qualité des données recueillies. Pas de quoi sabrer le champagne, mais assez pour affirmer que chaque crash rapproche d’un vol pleinement maîtrisé. Elon Musk parvient déjà à récupérer le propulseur de sa fusée, mais son objectif prochain est plus ambitieux, ramener intact le vaisseau Starship lui-même, qui représente le second étage de l’appareil. « Je pense que nous parviendrons à une réutilisation rapide de l'ensemble de la structure - le vaisseau et le propulseur - l'année prochaine », avait-il alors déclaré en début d'année dans des propos rapportés par Le Figaro.
SpaceX et les ambitions martiennes : intactes malgré tout
Que cherche Elon Musk derrière ces vols d’essai répétés ? Le rêve d’une humanité multiplanétaire. « Coloniser Mars », clame son tee-shirt, comme un mantra. Le Starship, dans sa version finale, doit pouvoir emporter cent personnes et du matériel vers la Lune puis la planète rouge. Il constitue aussi la pierre angulaire du programme Artemis de la NASA, qui prévoit un retour des astronautes américains sur la Lune dès 2027.
Elon Musk a annoncé que « les trois prochains vols » du Starship se tiendraient « environ toutes les trois à quatre semaines ». Une cadence frénétique que la Federal Aviation Administration (FAA) vient d’autoriser, augmentant le plafond annuel de 5 à 25 lancements. L’agence veille néanmoins au respect des normes environnementales, une question sensible pour les riverains de la base de lancement, située à proximité de zones naturelles protégées.