Avec un chiffre d’affaires de 21,5 milliards d’euros et un bénéfice net qui explose à 950 millions d'euros, la société ferroviaire signe une performance spectaculaire. Mais que révèle ce bond ? Et quelles réalités le sous-tendent ?
Fréquentation en hausse, chiffre d’affaires boosté : un semestre historique pour la SNCF
La SNCF a enregistré un chiffre d’affaires de 21,5 milliards d'euros au premier semestre 2025, soit une hausse de 0,6 % par rapport à l’année précédente. Le bénéfice net s’élève à 950 millions d’euros, contre 143 millions un an plus tôt. Selon BFM Business, cette progression spectaculaire s’explique principalement par une hausse de la fréquentation sur l’ensemble du réseau.
Les TGV Inoui et Ouigo ont transporté 81,2 millions de passagers, en progression de 1,7 % sur un an. La reprise du trafic professionnel, notamment en première classe, a également contribué à cette performance.
Marges et péages ferroviaires : la recette d’un bénéfice exceptionnel
Au-delà du nombre de voyageurs, l'amélioration des marges a pesé lourd dans le résultat. SNCF Réseau, qui gère les infrastructures, a vu son chiffre d’affaires grimper de 4,1 % à 4,1 milliards d’euros. Sa marge a progressé de 300 millions d’euros, grâce à une augmentation des péages ferroviaires de 2,5 % à 6 % selon les segments.
Ces péages représentent jusqu’à 40 % du prix d’un billet, selon les précisions apportées par Capital. Les résultats de SNCF Voyageurs sont également au vert, avec une progression de 3,2 % de son chiffre d’affaires, qui atteint 10,4 milliards d’euros.
La société remporte par ailleurs 80 % des appels d’offres TER depuis l’ouverture du marché à la concurrence, renforçant sa position dominante sur le territoire national.
Les limites d’une performance : investissements constants, critiques syndicales
Mais ce tableau idyllique cache plusieurs ombres. Le niveau des investissements est resté stable à 4,9 milliards d’euros, alors que plusieurs lignes vieillissantes nécessitent une modernisation urgente. Par ailleurs, certaines entités, comme Keolis, filiale à l’international, ont vu leurs résultats reculer, notamment à cause de la perte du contrat à Melbourne.
Les syndicats, eux, dénoncent l’utilisation des bénéfices par l’État. Selon Franceinfo, plusieurs organisations reprochent au gouvernement de profiter de cette manne pour réduire la dette publique sans réinjecter les gains dans les infrastructures ferroviaires ou l’amélioration des conditions de travail.
Une dynamique durable ?
Ces résultats s’inscrivent dans une dynamique de fond : la montée en puissance du ferroviaire dans un contexte de transition énergétique et de contraintes environnementales. Le défi pour la SNCF sera de maintenir ce niveau de performance sans négliger les investissements nécessaires à la pérennité du réseau.
L'équation est simple : à quoi bon une rentabilité à court terme si les gares de demain ferment faute d’entretien ?