Le Salon du Bourget, qui se tiendra du 16 au 22 juin 2025, marque la 55e édition de ce rendez-vous incontournable de l’aéronautique mondiale. Pourtant, cette année, l’événement sera privé de plusieurs aéronefs emblématiques. Si le public s’attendait à un défilé de haut vol, certains absents de marque viennent rappeler que le ciel de l’aviation internationale reste turbulent.
Salon du Bourget 2025 : ces avions qui ne viendront finalement pas
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Published on 13 juin 2025 12h00
737Malgré les 150 appareils annoncés au Salon du Bourget, les emblématiques 737 et 787 de Boeing brilleront par leur absence sur le tarmac parisien.
Boeing déserte : quand l’Amérique préfère se faire discrète
Le Salon du Bourget accueille traditionnellement les fleurons de l’industrie, mais cette année, les visiteurs devront se passer de deux piliers de Boeing : les 737 et 787. Rien, pas même un exemplaire symbolique sur le tarmac. La firme américaine choisit de ne présenter aucun avion commercial à Paris, confirmant ce qui ressemble de plus en plus à une politique de repli temporaire. « Nous continuons d’apporter des changements fondamentaux à Boeing pour renforcer la sécurité, la qualité et notre culture, et nous constatons une amélioration constante de nos performances », a déclaré Kelly Ortberg, président de Boeing, dans un communiqué officiel.
Un propos lisse, pour une absence qui ne l’est pas. Le constructeur évoque des priorités internes comme résoudre les retards de production, stabiliser ses chaînes d’approvisionnement, et enfin obtenir les certifications du 777X et des 737 MAX 7 et 10. Si la firme ne montre rien en vol, elle tente de sauver les apparences au sol. Une maquette de la cabine du 777X sera visible, tandis qu’un Boeing 777‑300ER, celui-là même qui transporta le PSG victorieux de Munich, sera exposé statiquement, non par Boeing, mais par Qatar Airways.
Le C919 de Comac reste au hangar
Autre désillusion au Salon du Bourget, l’absence du C919, le moyen-courrier chinois promis comme le futur concurrent d’Airbus et Boeing. Longtemps espéré, il ne fera finalement pas le déplacement. L’appareil, produit par Comac (Commercial Aircraft Corporation of China), a certes été mis en service en Chine en 2023, mais il reste interdit de vol hors du territoire chinois, faute de certification européenne.
Selon La Dépêche, Comac espérait décrocher cette autorisation en 2025, mais l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a tranché, le C919 ne sera pas certifié avant plusieurs années. Une gifle réglementaire qui a probablement dissuadé le constructeur chinois de tenter une apparition sans crédibilité. Pas de biréacteur, pas même un modèle statique. Le rêve d’un duel tri-continental Airbus–Boeing–Comac s’éloigne encore. Comac viserait désormais l’édition de 2027, voire 2029, pour tenter une percée sur les marchés hors-Chine. Trop tard ? Trop risqué ? Pour l’instant, trop absent.
Salon du Bourget 2025 : une vitrine incomplète mais toujours prestigieuse
Les absences de Boeing et Comac ne doivent pas masquer l’ampleur de l’événement. Avec 150 avions exposés, le Salon du Bourget reste un théâtre majeur de l’innovation aéronautique. Mais ces désistements fragilisent symboliquement la portée mondiale du salon. Comment parler de vitrine universelle si deux des principaux acteurs refusent d’y participer pleinement ?
Cette tendance à l’effacement stratégique, pour éviter la comparaison, échapper à la pression médiatique ou gérer des crises internes, reflète une industrie en phase de mutation. Les salons ne sont plus seulement des podiums commerciaux, ils deviennent aussi des espaces à haut risque d’exposition pour les marques en difficulté. Le public, lui, devra se contenter d’un spectacle certes impressionnant, mais sans certaines de ses têtes d’affiche. Pas de 737. Pas de 787. Pas de C919. Et pourtant, le ciel du Bourget continuera de vibrer, même si quelques étoiles manquent à l’appel.